Impressionnant ! Avec un PNB (produit net bancaire) de près de 7 milliards DH, le Groupe Attijariwafa bank -AWB- vient, encore une fois, de confirmer son leadership tant au niveau national que maghrébin. Pour ce premier semestre 2010, la première banque privée du royaume affiche des résultats opérationnels en forte croissance. Le résultat net consolidé atteint 2,3 milliards DH, en amélioration de 16%. De la même manière, le résultat net par du groupe (RNPG) monte à 1,9 milliard DH. Qui dit mieux ? Mohamed El Kettani, son président, a tenu sa promesse faite aux actionnaires : assurer une rémunération du capital de 15%. Bien que 2009 soit une année exceptionnelle, dopée par de confortables plus-values tirées de la cession des participations dans Crédit du Maroc, le Groupe, qui a su profiter de l'essor de ses 19 banques africaines, est sans doute en bonne posture pour dépasser les objectifs annuels. Lors de la présentation des résultats, lundi, devant la presse et les analystes financiers, M. El Kettani s'est félicité de la bonne tenue de l'activité du Groupe et de l'amélioration de 10% du chiffre d'affaires, avec un total bilan à 297,7 milliards DH, à fin juin 2010. Le P-DG entend maintenir ce train de croissance, en poursuivant l'élargissement de son offre et développant davantage la proximité avec ses clients. D'ores et déjà, AWB revendique le premier réseau bancaire de distribution (1.874 agences) et un peu plus de 4,3 millions de clients. C'est presque exceptionnel. En tout cas, dans le contexte d'aujourd'hui, le Groupe Attijariwafa bank vient de surprendre la Place pas des résultats meilleurs que prévus. Des bénéfices en hausse de 16% à 2,3 milliards DH et des fonds propres consolidés en accroissement de 14% à 25,7 milliards DH. Disposant du premier réseau bancaire au Maroc, avec 1.431 agences, le Groupe Attijari assure avoir contribué de manière significative à la collecte de l'épargne et au financement de l'économie. En effet, à fin juin 2010, les crédits ont totalisé 215 milliards DH, un volume en hausse de 9%, alors que les dépôts ont limité leur croissance à 6% à 261,3 milliards DH. En dépit du climat de morosité, marqué notamment par l'assèchement des liquidités, la première banque privée du royaume réussit à améliorer sa performance commerciale. L'accroissement de 15% de son RNPG à près de 2 milliards DH, traduit l'effort entrepris en matière de maîtrise des charges d'exploitation et le soin particulier accordé au pilotage des coûts des ressources. Ainsi, malgré les différents programmes d'investissements tant au Maroc qu'à l'étranger, le coefficient d'exploitation est en amélioration continue (tombant à 46% en consolidé et à 35,6% en social après 38,4% une année aupravant), et le coût du risque reste maintenu à un niveau modéré en social (0,52%) et en consolidé (0,33%). «Attijariwafa bank est appelée à se métamorphoser», a dit M. El Kettani. En commentant les résultats, le PDG a qualifié son Groupe de «réel market maker » de la Place de Casablanca. «Pour les années à venir, nous attachons une grande importance à la banque économique à travers le réseau Wafa Cash», a-t-il lancé. En banquier averti, M. El Kettani livre un avis tranché qui contraste avec la morosité ambiante: la richesse d'une banque réside non pas dans sa taille ou son chiffre d'affaires, mais dans sa capacité à «maîtriser les risques» et à disposer de ressources à faible coût. La maitrise des charges d'exploitation est essentielle si l'on veut éviter l'inflation et le renchérissement du crédit. Règle numéro 1 à observer rigoureusement, en ces temps d'incertitude. Dixit El Kettani. Une toile d'araignée Attijariwafa bank, qui regroupe plusieurs filiales spécialisées, depuis l'assurance jusqu'à la gestion d'actifs, en passant pas le bail, le crédit à la consommation, l'immobilier et l'investissement, est une véritable toile d'araignée. Une banque multi métiers et multi services «bâti sur le modèle francophone depuis Attijariwafa bank Paris dans le trading finance», pour répondre à tous les besoins des ménages et des multinationales opérant sur le continent africain, précise M. El Kettani, Dans cette «belle embellie», le Groupe Attijariwafa bank, qui regorge de cash grâce aux synergies tirées de l'intégration de ses filiales, poursuit ses opérations de croissance externe, tout en cherchant à améliorer davantage la richesse et la profitabilité de son activité au Maroc. M. El Kettani a confirmé être en négociation avancée pour de nouvelles implantations au Cameroun et au Burkina Faso. «le closing du Cameroun est en cours de finalisation». Et, «d'ici fin 2010, nous aurons le Burkina Faso et la Guinée Equatoriale», a-t-il avancé. Pour 2011 ? «Nous entendons saisir les opportunités, développer le réseau en dupliquant le modèle de banque globale -ménages et entreprises- et devenir la banque de référence des multinationales. Telle est notre feuille de route pour 2012», a lancé le président, en réponse à des questions de journalistes. En social, Attijariwafa bank continue à gagner beaucoup d'argent. Même en partant d'une base très élevée en 2009, le PNB s'accroit de 17% à 4,3 milliards DH, tiré essentiellement par un effort significatif sur la marge d'intérêt, qui a atteint 2,7 milliards DH, explique de son côté, Ismaïl Douiri, DG membre du comité de direction générale. La marge sur commissions demeure quasi stable à 481 millions DH contre 690 millions DH pour les opérations de marché. Cela dit, s'agissant de la gratuité des 16 services bancaires, le président a précisé que l'impact de ce basculement est «très insignifiant». De leur côté, les charges d'exploitation ont été contenues à 8,7% à 1,5 milliards DH versus 1,4 milliards en 2009. C'est ce qui explique la forte croissance du résultat net ( en hausse de 19%) à 1,7 milliards DH. Bien que le taux de couverture ait baissé de près de 5 points, à 86% au lieu de 91% à fin juin 2009, le risque demeure contenu à un niveau très modéré, font remarquer les responsables, grâce notamment à l'amélioration du coût du risque (0,52% contre 0,53% auparavant). De même, le taux de contentieux est tombé à 3,24% alors qu'il était à 3,5% en 2009. En termes de rentabilité, le ROE (résultat net rapporté au fonds propres) a gagné 1,36 points à presque 20%. De la même manière, le ROA (qui mesure le résultat net sur total bilan) a grappillé 0,19 points à 1,24% contre 1,15% en 2009. Le plus important aux yeux de M. El Kettani, c'est la mobilisation de l'épargne. Il se trouve qu'à valeur aujourd'hui, «on est resté dans un registre très classique», axé essentiellement sur le compte à termes et livrets, avant que ne viennent se greffer la bancassurance et la gestion d'actifs (Opcvm), a-t-il fait remarquer. «Aujourd'hui, la grande interrogation, c'est comment mobiliser l'épargne longue et quels sont les instruments et les meilleurs moyens à mettre en place pour la faire développer », note le président. Toutefois, si l'on en croit le président de la banque, le gouvernement, confronté à l'assèchement structurel des liquidités bancaires, semble « se diriger vers une offre à même de conforter les flux d'épargne longue».