Les ingénieurs haussent le ton contre le gouvernement d'Abbas El Fassi. Le syndicat national des ingénieurs marocains (UNIM) a décidé d'observer un débrayage de 48 heures, et ce durant les 22 et 23 septembre. Tous les ingénieurs (Secteurs public et privé et collectivités locales) sont concernés par cette grève, a déclaré à Al Bayane Mourad El Ghazali, membre du bureau national de l'UNIM. En fait, cette décision a été prise en réponse au mutisme du gouvernement pour ce qui est du dossier revendicatif du syndicat. Pour El Ghazali, le syndicat s'est engagé dans un dialogue avec l'organe exécutif depuis mars 2010, tout en précisant que le ministère chargé de la modernisation des secteurs publics a promis que tous les points contenus dans le dossier seront résolus, mais en vain, a-t-il souligné. «Jusqu'à présent ,nous avons fait preuve de concertation et d'ouverture, mais si le gouvernement continue à nous prêter la sourde oreille, l'UNIM envisage d'utiliser tous les moyens légaux pour faire pression sur le gouvernement et aboutir à toutes ses revendications », a affirmé El-Ghazali. Par ailleurs, et dans un communiqué rendu public par l'UNIM, le 15 septembre, ledit syndicat a noté avec stupéfaction, l'attitude du Premier ministre de ne pas donner suite à son appel pour une réunion urgente avec le Bureau national de l'UNIM pour étudier tous les moyens afin de poursuivre le dialogue autour du dossier revendicatif des ingénieurs. Même son de tocsin pour Badiâa Aârabe, secrétaire générale de l'UNIM. « Au-delà des déclarations, nous voulons des solutions concrétisées sur le terrain » a-t-elle indiqué. Et d'ajouter, « nous nous attachons à la poursuite du dialogue pour arriver à un point d'entente et rendre justice aux ingénieurs.» En fait, l'amélioration des conditions matérielles constitue la pomme de discorde entre le gouvernement et les ingénieurs. A en croire El Ghazali, l'ingénieur d'application débute sa carrière avec un salaire mensuel de 4.500 DH, quant à l'ingénieur d'Etat, son salaire ne dépasse pas les 6.800 DH. Le pire, c'est qu'après une dizaine d'années de travail, et à la fin de son carrière, le plafond de son salaire atteint à peine les 12.000 DH, note El Ghazali. Ainsi, le syndicat demande au gouvernement de supprimer le critère du « quota historique » concernant la promotion des cadres, car, il demeure un véritable facteur de blocage devant la mobilité des ingénieurs. Le volet de la formation figure, en outre, parmi les revendications du corps des ingénieurs. Comment le gouvernement peut prétendre former 10 mille ingénieurs annuellement, alors que nos écoles ne disposent pas des équipements nécessaires ? S'interroge El-Ghazili. Toujours selon ses propos « aujourd'hui, la qualité de la formation des ingénieurs laissent à désirer, et beaucoup d'institutions ont fait le constat ». Et de continuer que former 100 ingénieurs dans un amphithéâtre est loin de toutes mesures pédagogiques et relève de l'illogique. Quant à l'organisation du métier, le Maroc figure parmi les rares pays arabes ne disposant pas de l'Ordre des ingénieurs, habileté à valider les diplômes. Ce qui a ouvert la porte devant les écoles privées pour la formation en vrac d'ingénieurs. Aussi, il est à souligner que le communiqué du syndicat a contesté la décision qualifiée d'abusive prise à l'encontre du président de l'UNIM, Abdallah Saâdi. Selon nos sources, une doléance a été déjà formulée au Premier ministre, mais sans résultat. Nos sources confirment qu'Abdellah Saâdi a reçu une mise en demeure pour l'évacuation du logement de fonction. Ironie du sort ! Les meilleurs indicateurs de performances ont été réalisés dans la région où Abdellah Saâdi a rempli la fonction de directeur régional aux eaux et forêts de la région du Gharb.