C'est dans un esprit de responsabilité digne de la profession d'ingénieur, loin de toute surenchère mais avec un degré de conscience élevé, que l'Union Nationale des Ingénieurs Marocains (UNIM) a organisé, dernièrement à Rabat, une importante rencontre autour du mémorandum revendicatif. Des ingénieurs membres de l'Union mais aussi ceux représentant la profession d'architecte et également l'Ordre National des Ingénieurs Géomètres Topographes étaient au rendez-vous pour dire leur solidarité quant à la défense des revendications de l'UNIM. Dans ce cadre, le secrétaire général de l'Ordre des architectes-urbanistes, à qui la parole a été donnée, a tout d'abord rappelé le paradoxe que vit la profession et ceux qui l'exercent, à savoir les ingénieurs. Ceux-là mêmes qui sont considérés comme les pivots de développement, qui ont été entourés d'une sollicitude particulière par Sa Majesté le Roi à travers la Lettre Royale 2006, voient aujourd'hui leur métier en train de régresser et leurs conditions de vie et de travail se détériorer de plus en plus. Pour sa part, le président de l'Ordre National des Ingénieurs Géomètres Topographes, M. Aziz Hilali, tout en soulignant, au nom de l'ONIGT, la solidarité inconditionnelle avec l'UNIM, a exprimé sa fierté à l'endroit du cahier revendicatif que défend aujourd'hui l'UNIM, cahier qu'il a considéré comme étant le cahier revendicatif de tous les ingénieurs marocains. Preuve, à la lecture de ce mémorandum revendicatif, on constate que l'axe premier concerne la formation des ingénieurs, suivi de la profession d'ingénieur, ensuite, des conditions matérielles et administratives des ingénieurs, la réforme des systèmes de retraite et en dernier lieu le chapitre sur les revendications spécifiques de l'UNIM. Un signe évident de la part de ces soldats de l'ombre qui font la fierté de notre pays et dont l'expertise, les compétences et le professionnalisme sont mondialement reconnus et sollicités. Un signe évident de leur part aussi comme preuve de faire prévaloir l'intérêt national, d'agir en toute transparence et de privilégier le dialogue et la concertation. Autant de messages forts que le président de l'UNIM, M. Abdellah Saïdi, a fait passer et qui ont eu un écho profond au sein de l'assistance. M. Saïdi, qui a fait une analyse détaillée du contexte où nous vivons, du rôle de l'ingénieur et des défis auxquels l'ingénieur se trouve confronté dans l'exercice de sa profession, défis qu'il est obligé de vaincre, a été on ne peut plus catégorique et exigeant quant au projet de formation des 10.000 ingénieurs à l'horizon 2010, quant à la nécessité d'instaurer une éthique et d'élaborer un code déontologique pour asseoir les règles de la profession sur de bonnes bases. Du mémorandum revendicatif, le président de l'UNIM, tout en mettant en évidence la réceptivité du gouvernement en la personne de M. le Premier ministre, des ministres de l'Habitat et du Transport, notamment, à l'égard des revendications de l'UNIM, a appelé à ce que ce mémorandum soit traité avec tout l'intérêt requis de la part des responsables du ministère de l'Economie et des Finances qui sont partie prenante pour diligenter ce dossier sur décision du Premier ministre. Preuve de la main tendue de l'UNIM pour débloquer ce dossier à travers le dialogue et la concertation, M. Saïdi a dit l'engagement sincère de la profession de consentir tous les efforts pour parvenir à des solutions négociées dans l'intérêt de notre pays, de notre économie et des gens de la profession.