Ils représentent plus de 30.000 personnes au Maroc. Dans la majorité des cas, les enfants orphelins ou abandonnés sont laissés pour compte, voire marginalisés. Certaines personnes considèrent que prendre en charge un enfant abandonné présente un risque du fait que l'origine de l'enfant est méconnue dans la globalité des cas. Pour la majorité des Marocains, abandon d'enfant rime systématiquement avec débauche des parents et particulièrement la mère. Prendre en charge un orphelin au Maroc fait toujours partie des sujets tabous. En effet, certains avancent la version religieuse qui interdit l'adoption. Néanmoins, il existe des solutions qui permettent de tracer un sourire sur les lèvres des petits enfants délaissés par leurs parents. Il faudrait inculquer davantage la culture de solidarité au sein de la société marocaine et couper définitivement avec la vision méprisante de l'autre quelle que soit sa situation sociale Les orphelinats et associations qui oeuvrent dans le même sens ne manquent pas au Maroc. Essayons au moins durant les périodes de fêtes religieuses à titre d'exemple, de ramener un orphelin et lui permettre de renouer avec la chaleur familiale. Souffrir de l'abandon n'est pas la faute de l'enfant abandonné. En d'autres termes, faire porter le chapeau de l'action entreprise par les parents ou un seul d'entre eux à l'enfant, ne doit plus être de mise au Maroc du 21ème siècle, qui ne cesse d'appeler au développement humain et à la préservation du droit de tous, à une vie descente. Les associations d'aide aux enfants orphelins au Maroc permettent de tendre la main à ces personnes qui doivent être considérées comme des victimes et non pas les propres responsables de leur situation. Elles ont pour objectifs d'atténuer les souffrances des orphelins tout en améliorant leurs conditions de vie aussi bien matérielle que morale. Aussi, elles participent à la garantie de la scolarité des victimes de cette situation sociale non choisie, afin que ces hommes et femmes de demain puissent participer au développement de leur société et ne pas être marginalisés, ce qui constituerait des potentiels humains perdus. - Sensibiliser la société civile quant à la situation difficile des orphelins Afin de sensibiliser l'opinion publique quant à la nécessité de tendre la main aux orphelins, le Maroc célèbre le 26 avril de chaque année, la journée nationale de l'orphelin, une occasion pour jeter un regard sur la situation de cette catégorie sociale, diffuser et concrétiser la culture de l'entraide et de la solidarité sociales. Attirer l'attention de la société sur la situation difficile que vit cette tranche sociale et mettre la lumière sur les efforts déployés par le gouvernement, les associations civiles et les bienfaiteurs, pour mettre fin à l'exclusion de l'orphelin et l'impliquer dans le processus de développement du pays, tels sont les objectifs de cette célébration. L'action solidaire et la prise en charge de l'orphelin puise ses sources essentiellement de la religion islamique riche en versets coraniques et hadiths du prophète Mohammed, appelant à apporter l'aide à cette catégorie sociale. Dans ce sens, le D.G de l'Entraide nationale, Mohamed Talbi, avait affirmé à la presse que la prise en charge des orphelins ne se limitait pas à l'action administrative mais constitue, aussi, un devoir islamique. Soulignant que le Coran contient beaucoup de versets appelant à la prise en charge matérielle et morale de l'orphelin. Aider les orphelins, c'est laisser s'exprimer son humanisme et son sens. Un orphelin est une victime qui doit être écoutée et épaulée afin qu'elle puisse bénéficier de la même chance dont jouissent d'autres d'enfants qui ont des parents qui les entourent et les chérissent. La kafala : ce qu'il faut savoir Au Maroc, la procédure de la Kafala est régie par la loi 15-1 relative à la prise en charge des enfants abandonnés, promulguée par le dahir 1-02-172 du 13 juin 2002. Elle consiste en l'engagement de prendre en charge la protection, l'éducation et l'entretien d'un enfant abandonné au même titre que le ferait un père pour son enfant. La kafala ne donne pas de droits à la filiation ni à la succession. Parmi les avancées considérables de cette loi, la possibilité pour une femme musulmane remplissant les mêmes conditions que celles demandées aux couples, d'introduire une demande de kafala. Pour être exigible, il faut être musulman, avoir l'âge de la majorité légale et être moralement et socialement apte à assurer la kafala et disposer des moyens matériels suffisants pour subvenir à ses besoins. Ne pas être atteint de maladies contagieuses ou incapable d'assumer ses responsabilités, ne pas avoir été condamné pour atteinte à la morale commise à l'encontre des enfants, ne pas avoir de contentieux juridique avec l'enfant dont est demandé la kafala ou avec ses parents. Après 12 ans, la kafala d'un enfant est subordonnée à son consentement personnel. Si la personne assurant la kafala souhaite faire bénéficier l'enfant qu'elle a élevé d'un don, d'un legs, de tanzil ou d'aumône, le juge des tutelles du lieu de résidence de l'enfant veille à l'élaboration d'un contrat en ce sens. Mais cela ne pourra dépasser le tiers de l'héritage.