La pratique d'un sport en général pose des exigences supplémentaires à l'organisme humain, dont il faut tenir compte lors du choix du sport. Peut-on pratiquer le sport pendant le Ramadan ? Et à quel moment de la journée faut-il le pratiquer ? Durant le mois de ramadan certaines personnes mettent à profit ce mois pour essayer d'adopter de nouvelles habitudes, comme la pratique régulière d'un sport avant la rupture du jeûne. Et nombreux sont ceux qui s'adonnent au jogging et à des parties de foot sur la plage. En temps normal, c'est-à-dire loin du ramadan et des fortes chaleurs, la pratique du sport est certainement très bénéfique, elle est même conseillée. Cependant, pour pratiquer une activité sportive, le bon sens nous dicte de consulter son médecin traitant afin de savoir s'il n'y a pas de contre-indications et quelle activité physique pratiquer. Ceci dit, il est prouvé scientifiquement que l'activité sportive n'est pas compatible avec le jeûne, et lorsqu'on y ajoute un environnement de forte chaleur, les conséquences peuvent être dangereuses et mettre en jeu le pronostic vital surtout des personnes fragiles. Quand il n'y rien qui s'oppose à la pratique d'un sport, le corps d'un sportif accuse des pertes en eau très importantes lors d'une activité intense. Pour compenser ces pertes en eau, il n'y a pas trente six mille solutions, il faut boire de l'eau constamment. On imagine ce que signifie la pratique d'un sport en période de chaleur, qui plus est, pendant le ramadan, et avant la rupture du jeun. La température du corps initialement à 37 degré, augmente considérablement en période de canicule. L'organisme réagit on transpire, on perd beaucoup d'eau et de sel minéraux, d'où les risques de déshydratation et d'évanouissement. On note aussi une fatigue très importante de l'organisme ; ces symptômes déjà existants en temps normal, sont donc plus importants, plus marquées et donc plus graves. A vrai dire, en période de canicule, toute activité provoquant une augmentation de la transpiration est à éviter pendant le jeûne. Dans tous les cas de figure, la prudence est de mise. Pour le Pr. Ahmed Bennis, Chef du Service Cardiologie au CHU Ibn Rochd. Le mot d'ordre est la modération. «C'est le principal message. Il ne faudrait surtout pas dépasser ses capacités physiques. Il faut être à l'écoute de son corps. Il est déconseillé de pratiquer du sport en cas de forte chaleur par exemple au milieu de la journée car on risque de se déshydrater. Il faut savoir s'arrêter en cas de difficulté respiratoire ou de douleur à la poitrine même très légère. Bien souvent, les joggeurs choisissent la tranche horaire 16h30 -17h, pour effectuer leur exercice quotidien. C'est un faux calcul. 2 à 3 heures avant la rupture du jeûne, l'organisme a très de peu de carburant (glycogène), en proie à l'hypoglycémie et le risque de déshydratation est fortement accrue. Je conseille aux gens de pratiquer le sport 2 à 3 heures après la rupture du jeûne ».