Une troisième affaire vient d'atterrir devant la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) à Casablanca dans le dossier du marché de gros avec la convocation du témoin/plaignant principal dans cet épineux dossier. Le déclenchement de cette dernière affaire a eu lieu à la suite du dernier sit-in observé par le commerçant plaignant. Les scandales du Marché de gros de Casablanca n'en finissent pas. Une affaire se trouve devant le juge d'instruction depuis des mois. Le procès d'une deuxième se déroule à la chambre criminelle (premier degré) de la Cour d'appel de Casablanca. La prochaine audience de ce procès est prévue après le mois du Ramadan. Cela ressemble à un feuilleton qui rappelle les longues séries mexicaines durant lesquelles les acteurs comme les téléspectateurs vieillissent, changent de statut social, etc. Des élus accusés en 2003 dans le cadre de cette même affaire n'ont pas été inquiétés durant tout le précédent mandat du Conseil de la ville de Casablanca. Certains sont partis à la retraite, d'autres ont grimpé les échelons de la gestion de la chose locale avant que la même affaire ne connaisse de nouveaux rebondissements en 2009. L'autre particularité de cet écheveau complexe est qu'il y a un seul «petit plaignant» contre de puissants élus de la ville, le directeur du Marché, le maire de la ville, les présidents d'arrondissements et des fonctionnaires. A chaque fois, ce commerçant sort une lourde paperasserie mettant sur la sellette ces responsables locaux de la métropole. Des correspondances dans ce sens ont été adressées au cabinet royal, aux organisations non gouvernementales de la protection des deniers publics, les médias et tous les responsables. Il ne reste que le Conseil de l'ONU qui n'a pas été saisi de cette affaire, font circuler, non sans humour, des Casablancais. Il y a anguille sous roche. L'affaire est suffisamment grave pour que la justice y donne suite. Deux procédures s'imposent, selon un juriste au Barreau de Casablanca. Les autorités compétentes sont appelées à tirer définitivement cette affaire au clair ou poursuivre les auteurs de ces déclarations d'accusations mensongères de gestion frauduleuse et de détournement de deniers publics. Les faits sont d'ailleurs graves. On parle de décisions de concessions de magasins signées par des élus dans des circonstances douteuses. On cite aussi des états de base portant le même numéro de série, mais des montants d'argent différents. De même, on évoque des manœuvres de fausses déclarations faisant perdre au marché des sommes d'argent faramineuses. Selon certains juristes de la place, il s'agirait du faux et usage de faux, abus de confiance, falsification de documents commerciaux et trafic d'influence. Le sujet est d'une actualité brûlante. Et l'affaire n'est qu'au premier épisode d'un feuilleton qui promet d'être retentissant.