L'affaire du Marché de gros de Casablanca refait surface. Le commerçant, ayant été à l'origine de l'éclatement de la deuxième affaire, qui est encore devant le juge d'instruction, Noureddine Dahine, a observé lundi à 10 heures un sit-in devant le siège de la Cour d'appel de Casablanca, chargée des affaires pénales. L'objectif de ce sit-in, indique ce commerçant sur place, est d'attirer une autre fois l'attention des médias et des responsables à propos de la lenteur qui ponctue le procès et l'instruction des dossiers du Marché de gros de Casablanca. En effet, il s'agit de deux écheveaux complexes dont le démêlement connaitra des rebondissements retentissants. Et au fur et à mesure que les enquêtes avancent, l'affaire apportera son lot de surprises. En épluchant l'oignon, l'action fait pleurer. C'est ainsi que les commerçants du Marché de gros font allusion aux rebondissements de cette affaire qui n'est qu'au premier épisode d'un feuilleton qui promet d'être retentissant. Sur la sellette des élus rompus à la roublardise, des fonctionnaires, des courtiers et des commerçants. Le maire de la ville et certains de ses adjoints sont cités dans les procès verbaux, mais ils n'ont pas encore été convoqués par le juge d'instruction en charge du dossier. Par contre, le président de l'arrondissement de Sbata a été ouvertement accusé de corruption et poursuivi dans la première affaire de cet épineux dossier. L'audience prochaine est prévue juste après le mois de Ramadan. Et le verdict en première instance tomberait vers la fin de l'année. En ce moment, l'instruction de la deuxième affaire serait achevée et les poursuites ainsi que les chefs d'accusations et les inculpés seraient déterminés. Comme quoi, il devrait y avoir toujours une affaire de marché de gros devant la justice. Lundi, juste après le fameux sit-in, Abdellah Alaoui Belghiti, procureur général du Roi à la Cour d'Appel de Casablanca aurait reçu dans son bureau le plaignant qui lui aurait remis, devant ses substituts, des copies des plaintes déposées dernièrement et qui traineraient toujours. Selon lui, le procureur général a donné ses instructions à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) pour approfondir l'enquête dans trois plaintes dans lesquelles des élus sont mis sur la sellette. Il s'agit notamment du président de Sbata, du premier vice-président du Conseil de la ville et d'autres adjoints du maire. Ce sera alors la troisième affaire de ce marché. Un volumineux dossier qui tient en haleine l'opinion publique casablancaise depuis 2003. Des sources proches du dossier indiquent que les enquêteurs ont mis la main sur des documents comptables compromettant sur la gestion du marché surtout durant les années quatre-vingt-dix. On parle de fausses déclarations qui interpellent à plus d'un titre. Des tonnages de camions chargés de marchandises insignifiants. Des légumes commercialisés à bas prix se transformaient en fruits chers une fois la barre de contrôle franchie. Des falsifications des états de base. Exploitation des magasins et des carreaux sans frais de location. La liste des fraudes est on ne peut plus longue. Ce qui fait perdre aux recettes du Marché et de la ville des sommes faramineuses d'argent. L'affaire est extrêmement grave. Elle mettra à rude épreuve la justice Casablancaise. Il faut dire que la gestion des marchés de Gros de fruits et des légumes est non seulement défaillante mais également opaque et soulève plusieurs interrogations non pas uniquement à Casablanca, mais également dans toutes les autres régions du Royaume. Une mafia manœuvre sur toute la chaîne et gruge au bout du compte producteurs et consommateurs.