Largement bénéficiaires au 2ème trimestre, les grandes banques françaises semblent loin de la difficile conjoncture créée par la crise financière mondiale, tournant ainsi le dos à l'une des périodes les plus difficiles de leur histoire. Avec un bénéfice net annoncé cette semaine en hausse de 31 %, BNP-Paribas, premier établissement bancaire de France par sa capitalisation boursière, affiche des gains de plus de 2,1 milliards d'euros, dus principalement à une baisse conséquente du coût du risque. La Société générale, très durement frappée par la crise à cause notamment des pertes colossales causées par l'un de ses traders, affiche, quant à elle, un bénéfice net en hausse de 250 pc à plus d'un milliard d'euros. Ce résultat, très supérieur aux attentes, est à mettre notamment sur le compte du recul des réserves provisionnées par la banque ainsi que la hausse de ses revenus à hauteur de 17 %. Néanmoins, du côté du management de la Générale, deuxième banque de par sa capitalisation boursière, la prudence demeure la devise de mise. «La reprise économique, qui a débuté fin 2009, se confirme mais elle demeure fragile», a rappelé le PDG du Groupe, Frédéric Oudéa, soulignant «les perspectives de croissance modérées en Europe». Ces bons résultats se sont fait sentir positivement cette semaine sur la place boursière parisienne. En effet, le CAC 40, indicateur de la Bourse de Paris, a bondi de 2 pc à 3.717 points à l'annonce des résultats de BNP-Paribas. Juillet dernier, les banques françaises avaient passé «haut la main» l'exercice de «stress test» qui évalue la résistance des établissements bancaires européens face à une grave crise économique en 2010-2011. Figurant parmi les conclusions du Conseil européen des 17 et 18 juin dernier, cet exercice avait porté sur 91 groupes bancaires européens, contrôlés par 20 superviseurs nationaux différents, dont les quatre principaux groupes français (BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole, Société Générale). Réalisés sous la direction conjointe du Comité européen des superviseurs bancaires (CEBS) et de la Banque centrale européenne (BCE), ces tests se sont articulés autour d'un scénario macro-économique et de marché très sévère. Ils faisaient l'hypothèse d'une perte de 3 points de croissance du PIB et d'un choc majeur sur les expositions souveraines détenues dans le portefeuille de négociation des banques et des crédits au secteur privé enregistrés dans le portefeuille bancaire, optant ainsi pour des scénarios plus sévères que ceux réalisés en 2009 aux Etats-Unis.