Khalid Darfaf Pour l'énième fois, les salariés de la Samir ont appelé le gouvernement à faire preuve de sagesse et interagir positivement avec leur revendication, celle de remettre sur les rails l'unique raffinerie nationale. Lors de l'Assemblée générale des salariés de l'entreprise, membres du syndicat national des industries du pétrole et gaz relavant de la Confédération démocratique du travail (CDT), le Bureau syndical unifié de la Samir, a réitéré son « attachement à la reprise des activités de la raffinerie, sans atermoiements ou encore des tergiversations », souligne le syndicat dans un communiqué parvenu à Al Bayane. Selon la même source, la fin de la procédure d'arbitrage, pilotée par le CRDI, ne fournit plus de prétexte à l'Exécutif actuel pour s'abstenir de toute intervention. Ainsi, le Bureau syndical unifié de la Samir a invité le gouvernement à se départir de sa position négative envers ce dossier et œuvrer au redémarrage de la raffinerie, en empruntant toutes les pistes possibles. Pour ce faire, le syndicat recommande, entre autres, le transfert des actifs de l'entreprise à l'Etat via le mécanisme de compensation d'une créance avec une dette. Il faut dire, insiste le syndicat, que le Maroc a tout à gagner en redonnant vie à la Samir, surtout dans un contexte d'incertitude et incertain à l'échelle internationale. « Il est impératif de renforcer la souveraineté nationale dans tous les secteurs, y compris celui de le l'industrie du raffinage afin de satisfaire les besoins énergétiques nationales, dont l'énergie pétrolière représente52% », lit-on en substance dans le communiqué. Et ce n'est pas tout, étant donné que le syndicat met également l'accent sur la nécessité de connecter la raffinerie au réseau du gaz naturel ainsi que le lancement des industries pétrochimiques pour rattraper le retard, surtout après la cessation de l'industrie du raffinage. Abondant dans le même ordre d'idées, le syndicat a souligné l'importance de la valorisation des compétences et l'ensemble du capital humain de l'industrie pétrolière, tout en attirant l'attention sur les conditions désastreuses des salariés et des retraités de la Samir. En termes plus clair, le gouvernement est appelé à rembourser les sommes dues aux salariés soit 40% du salaire mensuel et ce conformément à la convention collective en vigueur, ou encore le paiement des cotisations dues à la CIMR et qui sont suspendues depuis 2016, malgré la déduction de la part des salariés et la continuité du contrat de travail. Au final, les syndicalistes du Bureau syndical unifié ont exprimé leur disposition à poursuivre le combat et de plaider par tous les moyens possibles pour sauver ce joyau industriel national et préserver, par conséquent, les intérêts du pays. Pour rappel, Houssine El Yamani a estimé dans une déclaration précédente à Al Bayane que « les pertes directes relatives à la cessation des activités de la Samir s'élèvent à 10 milliards de dollars depuis 2016, soit 1% du PIB».