Khalid Darfaf C'est la grogne chez la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations de services au Maroc et pour cause ! Dans un communiqué rendu public, la dite instance a exprimé son mécontentement quant au désordre régnant dans le marché intérieur des hydrocarbures tout en alertant contre l'augmentation inquiétante d'un « marché parallèle» fonctionnant selon des mécanismes qui s'inscrivent aux antipodes de la règle de droit. Il s'agit, en fait, d'un marché non-structuré profitant à certains opérateurs qui s'activent en dehors de la loi et qui enregistrent des profits record, explique la même source. Cette situation a fait que les ventes des stations de services qui se conforment à la légalité ont connu une diminution significative, déplore la même source. «Le rôle de ces stations se limitait à commercialiser des quantités très limitées auprès des particuliers et des petites entreprises, ce qui les privait, par conséquent, d'une part importante du marché national et de revenus très importants qui leur auraient permis de supporter les dépenses exorbitantes nécessaires au fonctionnement des stations des services», lit-on en substance dans le communiqué. Il faut dire, selon la même source, que cette situation regrettable, qui ne date pas d'aujourd'hui, est due à l'absence de la régulation du commerce B2B. En termes plus clairs, les opérateurs de distribution vendent de manière volontaire de très grandes quantités à de gros clients et ce à des prix très préférentiels qui dépassent largement les marges bénéficiaires des propriétaires de stations, ce qui relève d'une concurrence illégale », poursuit le communiqué. Des stations mobiles... Ainsi, les opérateurs des stations de services déplorent le fait qu'ils sont soumis à un contrat d'adhésion, qui limite significativement leur marge de manœuvre. Plus grave encore, ces entreprises qui procèdent à l'achat de grande quantité d'hydrocarbures, recouraient parfois à la revente de ces produits en dehors des réglementations et des lois en vigueur, note le communiqué. Autre point alarmant indiqué par les propriétaires des stations est celui de la prolifération des stations de services mobiles ou encore des sites de stockage des hydrocarbures qui procèdent à la fois au commerce de gros et de détail. D'ailleurs, ces pratiques se font en «l'absence des normes minimales de sécurité et conditions censées réunies lors de l'opération de vidange et d'approvisionnement, d'autant plus que de nombreuses de ces stations sont situés dans des complexes résidentiels surpeuplés», met en garde la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations de services.