Le Hezbollah a tiré mercredi un missile vers Tel-Aviv, pour la première fois selon l'armée sioniste qui a mené de nouvelles frappes aériennes contre le Liban, au moment où la communauté internationale redoute un embrasement du Moyen-Orient. Une frappe a aussi visé, pour la première fois, un village au nord de Beyrouth, où trois personnes ont été tuées selon les autorités libanaises. A l'aube, les sirènes d'alerte ont retenti dans la grande ville israélienne de Tel-Aviv, à une centaine de kilomètres au sud de la frontière libanaise, quand le Hezbollah a tiré un missile sol-sol qui a été intercepté, selon l'armée. Le mouvement libanais a affirmé qu'il s'agissait d'un missile Qader qui a visé le quartier général du Mossad, les services de renseignements extérieurs israéliens, accusé d'être « responsable de l'assassinat des dirigeants » du Hezbollah « et des explosions des bipeurs et des talkies-walkies ». L'agence de presse libanaise ANI a fait état d'un nombre indéterminé de victimes lors de cette troisième journée de bombardements. Une frappe a visé une maison du village de Maaysara, une localité chiite de la région montagneuse du Kesrouan, majoritairement chrétienne, à une trentaine de kilomètres au nord de Beyrouth, selon une source de sécurité et des habitants. Vers une guerre ouverte... Lundi, des frappes aériennes massives sur le Liban avaient fait 558 morts et plus de 1.800 blessés, selon les autorités libanaises, le bilan le plus lourd en une journée depuis la fin de la guerre civile dans ce pays (1975-1990). Ces bombardements ont poussé des centaines de milliers de Libanais sur les routes. « Israël pousse la région vers une guerre ouverte », ont averti les chefs de la diplomatie d'Egypte, d'Irak et de Jordanie, condamnant « l'agression israélienne sur le Liban ». Le chef de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, Philippe Lazzarini, a dit craindre « une guerre à part entière » et que le Liban devienne comme la bande de Gaza, où la guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël. Le Hezbollah a promis de continuer à attaquer l'entité sioniste « jusqu'à la fin de l'agression à Gaza ». Depuis près d'un an, les échanges de tirs n'ont pas cessé le long de la frontière nord d'Israël avec le Liban. Ces tirs ont gagné en intensité depuis la vague d'explosions meurtrières des appareils de transmission du Hezbollah, perpétrée par Israël, les 17 et 18 septembre au Liban, puis une frappe israélienne le 20 septembre sur la banlieue sud de Beyrouth, qui a décapité l'unité d'élite du mouvement chiite. Le Hezbollah a confirmé mercredi qu'un de ses responsables militaires, Ibrahim Mohammed Kobeissi, avait été tué dans un bombardement israélien mardi sur la banlieue sud de la capitale.