La Fifa a annoncé samedi avoir retiré six points aux footballeuses canadiennes, championnes olympiques en titre et futures adversaires des Bleues aux Jeux de Paris-2024, à la suite de l'affaire d'espionnage par drone de l'équipe de la Nouvelle-Zélande. Cette sanction fragilise les Canadiennes mais ne les condamne pas mathématiquement dans la course aux quarts de finale. A ce stade, elles peuvent encore se qualifier. Après la France dimanche (21h), elles affronteront la Colombie mercredi pour la dernière journée de groupe. Leur sélectionneuse, Beverly Priestman, ainsi que deux autres membres de l'équipe, dont le pilote du drone, sont par ailleurs « suspendus de toute activité liée au football pour une période d'un an », a précisé l'instance mondiale du football dans un communiqué. Avant cette sanction, la sélectionneuse avait déjà été suspendue des Jeux olympiques. Selon la Fifa, la fédération de football est « jugée responsable de ne pas avoir respecté les règlements applicables » de l'instant car elle « n'a pas veillé à ce que les officiels participant au tournoi respectent l'interdiction de faire voler des drones au-dessus des sites d'entraînement ». Mercredi, un membre de l'équipe de football féminine canadienne, sanctionné également par la Fifa, a été condamné à huit mois de prison avec sursis pour le survol par un drone d'une séance d'entraînement des néo-zélandaises avant le match jeudi à Saint-Etienne. L'exploitation des images a montré que cet homme de 43 ans avait déjà filmé ces joueuses le samedi précédent, dans les mêmes circonstances, au stade Michon de Saint-Etienne. Le membre du staff a affirmé en garde à vue « que les vidéos lui auraient permis de connaître la tactique de l'équipe adverse », selon le parquet de Saint-Etienne. « Comme Canadienne, ce ne sont pas nos valeurs, notre pays. Nous ne sommes pas des tricheuses. Cela a été très dur mais en tant que joueuses nous avons su être soudées », a expliqué jeudi après le match contre la Nouvelle-Zélande la défenseuse Vanessa Gilles, ajoutant « c'est quelque chose qui va nous suivre pendant longtemps ». Après avoir perdu deux fois lors des JO contre le Canada, en 2012 pour la médaille de bronze et en 2016 en quart de finale, les Bleues d'Hervé Renard veulent leur revanche dimanche. La FFF n'a pas souhaité faire de commentaire sur cette sanction. Avant la décision, Hervé Renard a affirmé que cette affaire n'était « pas la teneur du match » de dimanche: « les infos extra-sportives, je suis cela d'assez loin », mais « il arrive qu'on parle de cela à table », a-t-il ajouté en conférence de presse samedi après-midi, à la veille du match à Saint-Etienne contre les Nord-Américaines. « On était un peu choqué au début (…). On en parle car cela fait partie des Jeux olympiques, de notre sport », a ajouté samedi la défenseuse Elisa De Almeida. Vendredi, plusieurs références à cette affaire ont été entendues entre les joueuses et les membres du staff, avec humour, pendant la séance d'entrainement.