« Réforme » des retraites et « droit » de grève L'heure est à la mobilisation. La volonté du gouvernement à remettre en cause les acquis des travailleurs, notamment par la réforme des caisses de retraite et le droit de grève planifiée pour la prochaine période, a provoqué la grogne de plusieurs instances syndicales. Ainsi, plusieurs organisations syndicales ont décidé de créer le Front national marocain contre les lois de la grève et de la retraite (FMCLGR) et ce en vue de faire face aux « mauvaises intentions » du gouvernement, lit-on dans un communiqué rendu public dont Al Bayane a eu copie. Ce bloc syndical a été formé lors d'une réunion consultative tenue mardi 11 juin 2024 à Rabat. Il comprend six organisations syndicales, notamment la Fédération national de l'enseignement (FNE), la Fédération nationale du secteur de l'agriculture affiliée à l'Union marocaine du travail (FNSA-UMT), le syndicat indépendant des infirmiers et techniciens de santé (SIITS), le syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP), le syndicat national indépendant du corps de l'inspection du travail (SNICIT) et le Corps national des techniciens au Maroc (CNTM). Il faut dire, selon la même source, que dernier accord concernant le dialogue social signé le 29 avril dernier entre le gouvernement et certaines centrales syndicales n'avait pas du tout les effets escomptés, étant donné qu'il vise à « déposséder la classe ouvrière et l'ensemble des salariés de leurs acquis historiques, notamment le droit à la grève », lit-on en substance dans le communiqué. Toujours selon la même source, l'objectif sous-jacent de la « réforme » des systèmes de retraite ou encore de la révision du Code du travail consiste en l'adoption de lois restrictives sur la grève et de porter atteinte aux libertés et aux droits syndicaux tout en « légitimant » la précarité de l'emploi. Une loi dangereuse Il va sans dire, ajoute le communiqué, que le but réel de « la réforme » des caisses de retraite est celui de d'instaurer une nouvelle formule qui n'est pas du tout en faveur des salariés. Autrement dit, le gouvernement veut légiférer une loi dangereuse qui se résume en l'augmentation des montants de cotisations aux caisses de retraite et la réduction voire le plafonnement de la pension. En procédant de la sorte, « l'Etat veut se soustraire à ses responsabilités quant aux défaillances structurelles des caisses de retraites de 1959 au 1997 et la dilapidation de l'argent public, souligne le communiqué. S'agissant du droit à la grève, le front des syndicats estime que le projet de loi n° 15-97 contient des dispositions régressives et qui vont de pair avec la vision du patronat. Il s'agit d'une orientation qui s'inscrit aux antipodes des lois internationales et principes reconnues par la Constitution du Royaume, note le communiqué. Tout en rejetant catégoriquement les initiatives de l'Exécutif portant atteintes aux acquis des salariés, le FMCLGR a appelé tous les forces vives du pays à s'allier à son combat afin de s'engager dans des actions militantes communes et barrer la route aux législations régressives.