Sécheresse et renchérissements des prix des aliments de bétail Fairouz EL Mouden Une véritable crise menace le secteur de l'élevage au Maroc. La sonnette d'alarme est désormais tirée pour annoncer une crise qui ne dit pas son nom. Le cheptel a été gravement touché par la succession de plusieurs années de sécheresse et la flambée des prix de vente des aliments du bétail. Les éleveurs dépassés par cette situation ne pouvaient que se débarrasser de leurs bêtes au profit de l'abattage. La vente du cheptel a touché aussi et surtout les femelles, d'où le risque de voir le nombre de nouvelles naissances chuté, ce qui pourrait compromettre la satisfaction de la demande à l'occasion de l'aïd du mouton qui se situe à plus de 6 millions de têtes. Les données chiffrées sur le secteur de l'élevage brillent par leurs absences. Le dénombrement général des naissances n'est pas à l'ordre du jour au ministère de l'Agriculture pour actualiser les chiffres relatifs au secteur. Apparemment, donner des statistiques fiables et périodiques ne relève pas des priorités du ministre de l'Agriculture ni de celle des fédérations interprofessionnelles. La situation s'aggrave d'une année à l'autre à cause de l'absence des pluies et du manque de pâturage et de la hausse des coûts des aliments du bétail. Des niveaux de prix qui ont mis la communauté des éleveurs dans le chaos total. Ils sont aujourd'hui démunis de moyens et de revenus pour supporter les charges liées à l'élevage et amortir les importantes hausses des prix de l'orge, de la paille, le son ou encore le maïs. Leur seul recours n'est autre que le choix de se débarrasser d'une grande partie, si ce n'est de la totalité, de leurs troupeaux (femelles et mâles) au profit de l'abattage. Selon des informations concordantes, cette situation devrait se traduire par une baisse de la production de la viande rouge, du lait et du coup par une hausse des prix de vente de la viande rouge et probablement par le risque de sacrifier la fête du sacrifice cette année... Ce qui est sûr aujourd'hui, explique un éleveur, c'est qu'il est difficile de combler le déficit en termes de tête d'ovins, de caprins et de bovins par des importations. Cela n'a apparemment pas servi à grand-chose l'année dernière. Aucun effet n'a été d'ailleurs ressenti sur le prix de vente de la viande rouge sur le marché local dont le prix du kilo dépasse aujourd'hui 100 dirhams. Il semble ainsi que le secteur de l'élevage est aujourd'hui un secteur réellement sinistré. C'est aussi un secteur à multiples inconnues qui est en mal de données actualisées et de bonne gouvernance. Faut-il attende le prochain SIAM pour avoir des données sur les régions et les superficies sinistrées, et sur la réalité du monde rurale et du cheptel !!! Importation des Ovins : dispositif de subvention du 15 mars au 15 juin L'Office National Interprofessionnel des Céréales et des Légumineuses (ONICL) a annoncé la mise en place d'un dispositif de subvention à l'importation des ovins pour la période allant du 15 mars courant au 15 juin 2024. Cette décision a été prise conjointement par le ministère de l'Economie et des Finances et le ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, précise l'ONICL dans une note aux importateurs relative à l'approvisionnement du marché intérieur en ovins d'importation.