Par Mustapha Labraimi Les premiers jours de janvier sont ainsi ; ils assurent la continuité du vécu avec un espoir du changement que n'arrivent pas à éliminer les contraintes de la vie quotidienne. La guerre continue à faire rage à Gaza et ailleurs ; sans qu'aucune lueur de paix n'arrive à apparaitre. Le nettoyage ethnique qui s'effectue à Gaza se poursuit sans provoquer autre chose que des polémiques dans les réseaux sociaux. Certes les masses populaires,partout dans le monde, ont manifesté leur solidarité avec le peuple palestinien ; mais ceux qui président aux destinées du monde restent dans la continuité de leur acte premier ayant abouti à l'implantation sioniste en terre palestinienne. Cela dure depuis fort longtemps : « Ne rien voir » de l'apartheid et des atrocités exercés sur la population palestinienne sur son territoire occupé ; « Crier au loup » à chaque acte de résistance des palestiniens, fomenter la guerre pour évacuer le plein de la production militaro-industrielle et assurer l'expansion sioniste sur des territoires qui se vident de leurs populations par le carnage ou l'exil. Pour l'instant, toute l'attention est portée sur l'issue des délibérations de la Cour internationale de justice qui examine la requête de l'Afrique du Sud contre Israël pour actes génocidaires commis contre le peuple palestinien. A défaut d'une décision du Conseil de sécurité des Nations Unies pour arrêter le massacre des ghazaouis, l'initiative de l'Afrique du Sud permet de faire autrement pour que les israéliens et leurs supporters inconditionnels soient mis devant leurs responsabilités. Dans l'immédiat, si la demande de l'Afrique du Sud emporte sa conviction, la CIJ, peut faire cesser les actions de guerre menées par Israël et imposer des mesures de protection des palestiniens. Cette décision, fortement probable, renforcera la cause palestinienne et influencera probablement beaucoup plus les gouvernements qui se sont alignés sur les positions israéliennes. Sous notre latitude, le vécu de la sécheresse continue dans le royaume avec un déficit hydrique angoissant. Ainsi, « de 2019 à2022, ont été les 4 années consécutives les plus sèches depuis au moins les années 60 (du siècle dernier)avec un déficit pluviométrique de 32% » ; et cela se poursuit. Le stress hydrique annonce la pénurie à laquelle il faudrait faire face, aussi bien pour l'alimentation en eau potable que pour l'agriculture sans oublier les autres secteurs d'activité. Il urge de repenser l'agriculture dans son ensemble en la libérant des ses programmes colorés en vert sans que ces derniers répondent aux besoins de la population et encore moins restructurer la ruralité dans le cadre d'un développement adéquat. Quand au système éducatif national, il se morfond dans sa crise qui se continue après les grèves. Une réforme qui ne semble pas se mettre en place et une année scolaire amputée dans le secteur public contrairement au secteur privé non touché par les débrayages des enseignants ; une grave inégalité qui aura des répercussions sur la société dans son ensemble. D'autre part, le recours à la suspension des enseignants pour cause de grève ne rétablit pas la confiance nécessaire entre les partenaires impliqués dans ce qui semble être beaucoup plus un bras de fer qu'une négociation entre partenaires sociaux visant le même objectif, réussir la réforme du système éducatif. Dans la continuité de l'action gouvernementale, « l'indicateur normatif » appliqué pour l'octroi de l'aide directe est devenu un sujet d'inquiétude pour celles et ceux qui s'attendent à être prémunis de la vulnérabilité et de la pauvreté. L'érosion du pouvoir d'achat continue et la baisse de confiance des ménages exprime leur mécontentement devant la dégradation du niveau de vie. Le champ politique national semble se secouer suite aux retrouvailles PPS-USFP qui continuent. Le discours produit par cet évènement reste encore au niveau du constat de la déficience de l'action gouvernementale sans arriver à créer les conditions nécessaires à sa correction, voire à une alternance dans l'avenir. Il reste encore à convaincre par une évaluation critique des actions politiques menées depuis l'alternance consensuelle et les changements intervenus depuis lors. L'encadrement d'un mouvement social qui se revigore ne peut se réaliser sans emporter la conviction de toutes celles et de tous ceux qui expriment d'une façon ou d'une autre leur méfiance à l'égard de l'action politique engagée et responsable. Rien n'est donc plus urgent que de « faire autrement » pour consolider le processus démocratique dans notre pays et assurer un développement harmonieux et durable pour l'ensemble de notre peuple.