Mohamed Nait Youssef Face à l'atrocité du monde et ses tragédies, il y a l'art, les images sublimes et la beauté du verbe. «Heureusement, il y a les poètes.», c'est avec ces mots que le cinéaste et comédien marocain Faouzi Bensaïdi, ayant reçu, mercredi 29 novembre, l'Etoile d'Or du FIFM, s'est exprimé devant le public. Marrakech a livré encore une fois ses lettres de noblesse ; celles du vivre ensemble, de l'ouverture, du dialogue, de la paix par le biais du 7ème art. Le monde et ses cultures se sont réunis à la terre des sept saints, tout au long d'une dizaine de jours. En ces temps tourmentés, l'art, le cinéma, entre autres, pourront jouer des rôles clés là où les politiques ont échoué. L'art comme la poésie et le cinéma ne peuvent que rendre du sens à l'existence humaine en surmontant les difficultés, les injustices, les inégalités et surtout les guerres qui déchirent certains peuples et contrées. Peut-on toujours rêver d'un monde prospère où tous les humains et toutes les identités peuvent cohabiter en toute symbiose et harmonie ? Un tel monde ne pourrait alors exister que par l'art et les artistes, qui n'interrogent pas seulement les défis auxquels nous faisons face, mais ils rendent cette terre plus vivable et clémente. Les cinémas du monde se sont réunis dans la ville ocre pour dire au monde que la seule voie/voix qui devrait se faire valoir, c'est celle de la sagesse, de la lumière et de la beauté. C'est la seule voie dont le monde a besoin en ces temps troublés, instables, cruels où les individualités dominent sur l'intérêt général des peuples et des humains. La ville rouge a livré ses lettres de noblesse ; celles du partage, de l'hospitalité, de la générosité et du vivre en commun. Comme elle l'avait été depuis toujours, Marrakech, ville ouverte, a transmis son message universel et tolérant par les belles images et la magie du 7ème art. Heureusement, il y a le cinéma.