Nabil El Bousaadi Dès le déclenchement du « Déluge d'Al-Aqsa », l'offensive lancée, par le Hamas, en représailles aux multiples violations israéliennes commises dans le complexe de la mosquée «Al-Aqsa », à Al-Qods, et aux multiples incursions des colons, nombreuses ont été les chancelleries occidentales qui s'étaient immédiatement tournées vers la Chine pour lui arracher une condamnation ferme et sans équivoque du Hamas et ce, tout en appuyant, par ailleurs, les frappes aériennes punitives de Tsahal dans la Bande de Gaza entrant dans le cadre de l'opération « Epées de fer ». Mal leur en prit car, en réponse à ceux qui n'ont eu de cesse d'exiger de la Chine qu'elle condamne expressément la Palestine parmi lesquels Chuck Schumer, le leader de la majorité au Sénat américain, qui a insisté pour que Pékin se désolidarise du Hamas, Mao Ming, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré à la presse, ce lundi, qu'en sa qualité d'ami « à la fois de la Palestine et d'Israël (...) Pékin défend(ra) toujours la justice et l'équité (...) et espère sincèrement que les deux parties pourront coexister pacifiquement ». En exprimant sa préoccupation face au conflit en cours, Mao Ming a tenu à préciser, également, qu'en condamnant tous les actes de violence et tout comportement préjudiciable aux civils et en s'opposant à l'escalade de la violence, la Chine reste convaincue que « la tâche la plus urgente est, désormais, de parvenir à un cessez-le-feu et de rétablir la paix » tout en espérant « que la communauté internationale coopèrera pour apaiser les tensions ». En considérant, par ailleurs, que la fin du conflit opposant les deux parties reste tributaire d'une solution politique à la question palestinienne donc de la reprise de pourparlers de paix visant la mise en œuvre de la solution de deux Etats, la Chine s'est dite entièrement disposée à coopérer, avec la communauté internationale, pour trouver des solutions appropriées. Mais, après avoir voulu s'ériger en médiatrice entre les deux belligérants, la Chine s'est trouvée contrainte de fustiger, aujourd'hui, les dirigeants israéliens en les accusant de ne plus agir dans le cadre de « l'autodéfense » comme ils l'avaient toujours affirmé mais, au contraire, de chercher à « punir collectivement » Gaza. Or, ce comportement est condamnable. Aussi, en marge de sa rencontre, samedi 14 Octobre, à Pékin, avec Josep Borell, le chef de la diplomatie européenne, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Wi, a appelé à « l'arrêt des combats le plus tôt possible » et au respect du « droit humanitaire international ». Il a même saisi cette occasion pour bousculer le diplomate européen en l'interrogeant sur la partie « qui va s'occuper de la survie des Palestiniens » après que « les Israéliens aient obtenu des garanties pour leur survie » et sur la date à laquelle « la nation palestinienne va (pouvoir) retrouver sa maison » maintenant « que le peuple juif n'est plus sans foyer ». Si ces questions ont toujours été balayées d'un simple revers de manche par l'ensemble des chancelleries inféodées aux Etats-Unis, il va bien falloir, tôt ou tard, leur donner une réponse. Alors, attendons pour voir...