Nabil EL BOUSAADI L'agence de presse officielle « Chine nouvelle » a rapporté qu'une rencontre a eu lieu, ce vendredi, entre le président chinois Xi Jinping et son homologue syrien Bachar al-Assad arrivé, en Chine, la veille, pour une visite de cinq jours dans le cadre de l'établissement d'un « partenariat stratégique » entre les deux pays. Les images diffusées par la télévision d'Etat CCTV ont montré les deux présidents entourés d'une délégation de neuf personnes dans une salle ornée d'une immense fresque représentant la Grande Muraille de Chine sur laquelle des drapeaux syriens et chinois étaient dressés s'apprêtant, comme a tenu à le rappeler le président chinois, à établir « un partenariat stratégique Chine-Syrie qui sera une étape importante dans l'histoire de leurs relations bilatérales ». Du communiqué conjoint élaboré, à l'issue de cette rencontre, il ressort qu'en déplorant « une situation internationale pleine d'instabilité et d'incertitude », le président Xi Jinping a signalé l'entière disposition de son pays « à continuer à travailler avec la Syrie, pour se soutenir mutuellement, promouvoir une coopération amicale et défendre, conjointement, l'équité et la justice au niveau international ». Ainsi, la Chine, qui a toujours apporté, au régime syrien, son soutien au Conseil de sécurité de l'ONU et qui s'est, très souvent, abstenu lors du vote de résolutions contrariant le pouvoir de Bachar al-Assad, fournira à la Syrie, « toute l'aide dont elle aura besoin (pour sa) reconstruction et (sa) relance ». En considérant, de son côté, que « cette visite est extrêmement importante par son timing et ses circonstances » dès lors qu'elle intervient au titre de la restauration de « l'équilibre et (de) la stabilité internationale », le président syrien Bachar al-Assad a saisi cette occasion pour remercier le président chinois et son gouvernement pour tout ce qu'ils ont fait pour se « tenir aux côtés du peuple syrien dans sa cause et ses épreuves ». Le président syrien a assisté le lendemain, à Hangzhou, au sud-est du pays, à la cérémonie d'ouverture des Jeux asiatiques en présence des dirigeants du Cambodge, de la Corée du Sud, du Koweit, de la Malaisie, du Népal et du Timor-Leste (Timor-Oriental). Ainsi, après avoir été mis au ban de la communauté internationale qui lui reprochait d'avoir violemment réprimé le soulèvement de mars 2011, le président syrien, qui a retrouvé son siège au sein de la Ligue Arabe grâce à l'Arabie Saoudite, et qui est en quête de fonds pour la reconstruction de son pays, essaie, tant bien que mal, de redorer son blason et de renforcer sa légitimité sur la scène internationale. C'est donc pour s'assurer le soutien de celle qui, en tant que deuxième puissance mondiale, est en train d'asseoir son influence au Moyen-Orient, que Bachar al-Assad, dont le pays est soumis à de lourdes sanctions internationales, a fait le déplacement jusqu'en Chine avec l'espoir de parvenir à donner un nouveau souffle aux relations sino-syriennes après cette guerre sanglante qui, en un peu plus d'une décennie, a détruit toutes les infrastructures du pays – établissements de santé, écoles voire même zones résidentielles et lieux publics – et réduit à néant plusieurs secteurs de l'économie. Si, pour Mao Ning, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, « la visite du président Bachar al-Assad va renforcer la confiance politique mutuelle et la coopération dans des secteurs variés entre les deux pays, portant les liens bilatéraux à un nouveau niveau » c'est donc que ce déplacement est un succès diplomatique pour le président syrien qui cherche, à la fois, à reconquérir une légitimité internationale et à trouver les fonds nécessaires à la reconstruction de son pays. Y parviendra-t-il ?