Emmanuel Macron qui préside aux destinées – incertaines en ce moment – de la France métropolitaine et de « ses territoires » lointains, encore sous son joug, est « Coprince » de la Principauté d'Andorre, territoire exigu de 468 km2 coincé dans les Pyrénées entre le sud de la Gaulle et l'Espagne. Il a hérité de ce paradis fiscal, logé au cœur de l'Europe, comme ses prédécesseurs, rois et présidents français depuis 1607, depuis le règne de Henri IV ! Il est même le 1er Président français à trôner dans les édifices publics de cette principauté par un portrait officiel spécifique de Coprince, aux couleurs d'Andorre (bleu, jaune, rouge), en plus de son portrait de Président de la République Française ! Néanmoins, il ne s'est pas encore hasardé à s'adresser directement aux 80.000 Andorrans (dont près de 400 Marocains en 2021), mais ça ne saurait tarder, à condition, peut-être, qu'il apprenne le catalan, langue officielle de la principauté ! On peut se demander s'il ne s'y est pas préparé en s'adonnant (le 12 septembre) à son impudente adresse au peuple du Royaume du Maroc... On ne peut imaginer qu'un chef d'Etat s'adresse directement au peuple d'un autre Etat que si les deux Etats sont en guerre ouverte, usant d'armes et de propagande guerrière ! Et le cyberespace, avec ses réseaux – asociaux plutôt que sociaux – n'a pas encore transfiguré les relations entre Etats ou supplanté les canaux officiels et diplomatiques à ce point ! Il faut croire que le Prince Macron inspire souvent le Président, le poussant à commettre des impairs, tant en France qu'en dehors de l'hexagone. De sorte que souvent, à la stupéfaction de ses pairs comme de ses administrés, il cherche à séduire et à performer par la transgression, l'impertinence et même la provocation, voire l'effronterie. Comme l'outrecuidance de pratiquement sommer, en novembre 2017, un chef d'Etat africain, M. Kaboré du Burkina Fasso, chez celui-ci de surcroit, de se dépêcher de réparer la climatisation d'une salle bondée de jeunes étudiants locaux qu'il pensait ainsi impressionner et séduire et donc les inféoder à Son Altesse Prince d'Andorre et « Roi Président » de France et d'Outre-mer ! Affligeant, autant que sa déclaration lors du dernier sommet G20 de New Delhi (10 septembre), toujours au sujet du Royaume du Maroc qui, décidément, hante le Coprince d'Andorre : « NOUS AVONS MOBILISE la Banque Mondiale, le FMI, l'Union Européenne et l'Union Africaine, pour ensemble, AVEC LA FRANCE JUSTEMENT marquer un engagement fort de soutien au Maroc, au peuple marocain POUR LA RECONSTRUCTION ET L'AIDE FINANCIÈRE dans ce contexte » (sic)... Déclaration qui mêle l'outrecuidance à la prétention démesurée qui se drape d'omniscience supposée de par la fonction et la posture sur une tribune de l'international... Déclaration qui fait donc du Président de la France et Coprince d'Andorre le chef de chœur qui dirige des choristes que sont pour lui toutes ces organisations de regroupements de peuples et d'institutions transnationales en charge de régenter des affaires du monde entier ! Sans oublier que, par cette déclaration, le Coprince lance pour sa « couronne » une OPA sur la phase de l'après séisme au Royaume du Maroc... Là, l'outrecuidance se mêle à l'indécence. Juteuse perspective à ne pas manquer pour le chef de chœur du « Monde et de Navarre », Coprince d'un micro-état né d'une vieille histoire oubliée...Il faut dire que la frustration est mauvaise inspiratrice quand on est démesurément ambitieux. Tous les écoliers de France et d'ailleurs l'apprennent avec la fable « La grenouille » de La Fontaine, publiée dans son 2ème recueil paru en 1678...sous le règne du Coprince d'Andorre d'alors : le « Roi Soleil » Louis XIV !