La France s'est inclinée en quarts de finale de l'Euro Espoirs 2023, en Géorgie et en Roumanie, battue par l'Ukraine (3-1), emmenée par sa star Mykhailo Mudryk, dimanche à Cluj-Napoca. Un nouvel échec pour les Bleuets qui, comme il y a deux ans en Hongrie et en Slovénie, s'arrêtent aux portes des demi-finales, l'objectif fixé par Philippe Diallo, le président de la Fédération française de football. Sylvain Ripoll, leur sélectionneur, a désormais un an pour trouver une solution pour casser ce plafond de verre et briller lors du tournoi olympique de Paris-2024, pour lequel ils sont automatiquement qualifiés en tant que pays organisateur, mais où une élimination aussi prématurée leur serait moins facilement pardonnée. « L'objectif minimal qui m'avait été fixé c'était les demi-finales. Factuellement, on n'est pas dans les clous. Mon avenir n'est pas le sujet du soir, je sais qu'il arrivera suffisamment vite », a-t-il déclaré dimanche soir. L'équipe de France retrouvera dans ce tournoi olympique son adversaire du soir puisque l'Ukraine, outre sa qualification en demie de l'Euro, a également obtenu son ticket pour Paris – comme l'Espagne et Israël. La participation de Mykhailo Mudryk, la star ukrainienne au transfert retentissant cette saison à Chelsea pour 100 millions d'euros, est moins certaine: il n'entrera plus dans la catégorie d'âge pour participer aux Jeux sauf s'il fait partie des trois joueurs hors catégorie que chaque nation peut engager. Si l'ailier droit ukrainien n'a jamais justifié le montant record de son transfert en Premier League, il a, en trois fulgurances dimanche, montré pourquoi Chelsea avait tenté le pari. Arrivé en Roumanie blessé au mollet, lui qui disputait il y a 15 jours encore les matches qualificatifs à l'Euro-2024 avec les A', Mudryk a été mis au repos durant les trois rencontres de la phase de groupe. Pour le quart de finale, son entraîneur Ruslan Rotan affirmait qu'il avait 70 minutes dans les jambes. C'est tout ce qu'il lui a fallu pour éclairer de sa classe la partie. A la demi-heure de jeu, alors que la France mieux rentrée dans le match menait 1-0 grâce à la technique d'Enzo Le Fée, la vitesse de Bradley Barcola et la finition de Rayan Cherki, Mudryk a pris le ballon pratiquement sur la ligne médiane, s'est enfoncé seul jusque dans la surface française avec une rapidité folle, stoppé illégalement par Pierre Kalulu. Georgiy Sudakov, nommé homme du match par l'UEFA, a converti le pénalty. Dix minutes plus tard, c'est d'une passe millimétrée depuis son propre camp qu'il a trouvé Sudakov, dont le doublé donnait l'avantage aux siens. En deuxième période, alors que ses partenaires, plus expérimentés que les Français, géraient intelligemment leur avance, il a encore offert une passe lointaine et géniale à Oleksendr Nazarenko rentré en jeu (68e), sans que ce dernier ne puisse finalement convertir l'offrande. C'est Artem Bondarenko, l'un des milieux du Shakhtar Donetsk, qui s'en est chargé à la 85e minute. Mudryk était alors sorti et la France déjà quasiment éliminée.