La Confédération générale des entreprises du Maroc de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (CGEM-TTA) a organisé, vendredi à Tanger, une rencontre sous le thème « entrepreneuriat des jeunes, levier de développement socio-économique ».Cet événement, organisé en partenariat avec Tamwilcom et d'autres partenaires institutionnels, s'inscrit dans un contexte marqué par la mise en œuvre d'une série d'actions visant à aider cette frange de la population. S'exprimant à cette occasion, le ministre de l'Inclusion économique, de la petite entreprise, de l'emploi et des compétences, Younes Sekkouri, a affirmé l'engagement du gouvernement à s'attaquer à la question de l'entrepreneuriat et de la petite entreprise, car il constitue un gisement d'emplois important. « Nous voudrions créer de l'emploi décent avec une couverture sanitaire, un chantier qui est déjà mis en place avec la généralisation de la protection sociale », a relevé le ministre, notant que l'entrepreneuriat est un domaine dans lequel le Maroc a enregistré bien des réussites, mais il reste encore beaucoup de choses à faire.M. Sekkouri a fait savoir que beaucoup d'initiatives nationales et régionales ont été lancées, mais les résultats restent mitigés, vu que beaucoup de jeunes n'arrivent pas à créer ou même à entretenir leurs entreprises comme il se doit, soulignant qu'une étude a été lancée par son département, la Banque africaine de développement (BAD) et le ministère de l'Economie et des finances sur le profil de l'entreprenariat au Maroc. »L'enquête dont les résultats détaillés seront publiés prochainement, montre que parmi les entrepreneurs établis, 56% le sont par nécessité et non par opportunité, ce qui veut dire que faute d'emploi salarié, il s'agit de personnes qui ont opté pour l'entrepreneuriat », a fait remarquer le ministre, ajoutant: « on ne peut pas attendre d'une personne qui a décidé de se lancer dans l'entrepreneuriat faute de choix de développer une entreprise et de faire preuve d'enthousiasme en faveur du développement de son business ». D'autre part, un nombre important des entrepreneurs ont un niveau de formation modeste, ce qui pose un problème par rapport à la bonne gestion, à l'ingénierie et même à l'accès au financement et au digital, a-t-il enchaîné, précisant que ces profils sont présents essentiellement dans des activités à faible valeur ajoutée comme le commerce et l'agriculture. Pour accompagner ces entrepreneurs, le gouvernement dispose de plusieurs outils, dont certains sont déjà mis en place alors que d'autres seront déployés incessamment, a lancé le ministre, rappelant que le conseil du gouvernement avait adopté un décret en vertu duquel tout retard de l'Administration vaudra acceptation. »Si un opérateur demande un document ou une autorisation à une administration, y compris les collectivités territoriales, et qu'il ne reçoit pas la réponse dans le délai convenu, il n'est pas censé d'attendre, moyennant une petite formalité », a expliqué M. Sekkouri, relevant qu'il s'agit d'un décret que le gouvernement compte mettre en place avec un affichage dans tous les espaces publics, en vue de libérer les énergies et de mettre la pression sur tout le monde, entrepreneurs et administrations. Avec le programme « Awrach 2 », le gouvernement compte aller plus loin avec de nouvelles dispositions pour les très petites entreprises (TPE), surtout en matière de financement, a indiqué le ministre, précisant qu'en cas d'une nouvelle embauche, l'entreprise recevra une subvention de 1.500 DH par mois durant neuf mois, à condition de conserver le salarié durant 12 mois. M. Sekkouri a fait observer que les fonds régionaux pourront compléter cela avec des subventions régionales dans certains secteurs précis, notant qu'il s'agit aussi de financer d'autres aspects dont l'entreprise a besoin, comme le loyer. Dans le cadre du programme « Génération entrepreneurs » de l'Agence nationale de promotion des emplois et des compétences (ANAPEC), il sera question de prendre en charge le loyer à hauteur de 10.000 DH par an, une mesure qui pourra aider de nombreux auto entrepreneurs, a-t-il ajouté, soulignant que les frais de la tenue de comptabilité pourront connaitre le même traitement.Pour sa part, le président de la CGEM-TTA, Adil Rais, a souligné que les jeunes ont été la classe socio-économique la plus touchée par la pandémie du Coronavirus, relevant que le chômage, qui touche la frange des 15-24 ans, dépasse les 30%, et chaque année, 380.000 personnes arrivent sur le marché du travail et la création d'emploi ne suit pas. »Pour faire face à ce phénomène, le Maroc doit encourager l'investissement des grandes entreprises, mais aussi promouvoir la création de petites entreprises et de startups », a-t-il préconisé.De son côté, le président du Conseil régional, Omar Moro, a souligné la nécessité de développer l'entrepreneuriat chez les jeunes, afin de promouvoir l'économie nationale, favoriser la création d'emplois, et de relever les défis du développement durable et global, mettant l'accent sur les développements de l'entrepreneuriat des jeunes au Maroc et dans la région du Nord, ainsi que les différentes initiatives menées par le Conseil en vue de promouvoir l'entrepreneuriat des jeunes.Quant à Mohamed Amine Anagam, responsable Tamwilcom à Tanger, il a affirmé que l'institution financière a développé un outil de choix pour aller dans cette direction, soulignant qu'il s'agit du portail Massar Mokawil, un guide complet pour la création d'entreprise avec un accompagnement à plusieurs niveaux. Cette initiative est le fruit d'un travail collectif de la CGEM-TTA, Tamwilcom, Dar Mokawil, Technoparc et Neryou, a-t-il noté, faisant savoir qu'une deuxième version du portail a été lancée avec un volet fiscal plus étoffé et des autorisations administratives avec 700 cas recensés.