Yasmina Khadra est le pseudonyme de l'écrivain algérien Mohammed Moulessehoul, né le 10 janvier 1955 à Kenadsa dans la wilaya de Bechar dans le Sahara algérien (alors en Algérie française). Son père, un officier de l'ALN blessé en 1958, voulut faire de lui un soldat en l'envoyant dès l'âge de neuf ans dans un lycée militaire, où il fit toutes ses études avant de servir comme officier dans l'armée algérienne pendant 36 ans. Durant la période sombre de la guerre civile algérienne dans les années 1990, il fut l'un des principaux responsables de la lutte contre l'AIS puis le GIA, en particulier en Oranie. Mohammed Moulessehoul choisit en 1997, avec le roman Morituri, d'écrire sous pseudonyme. Diverses raisons l'y poussent, mais la première que donne Moulessehoul est la clandestinité. Elle lui permet de prendre ses distances par rapport à sa vie militaire et de mieux approcher son thème cher : l'intolérance. Officier dans l'armée algérienne, il démissionne en 2000, pour se consacrer à sa vocation : l'écriture, et choisit de s'exprimer en langue française. En 2002 dans L'imposture des mots, Khadra-Moullessehoul répond aux attaques qui fustigent son passé militaire. Il choisit de rendre hommage aux femmes algériennes et à son épouse en particulier, en prenant ses deux prénoms, Yasmina Khadra, et ne révèle son identité masculine qu'en 2001 avec la parution de son roman autobiographique L'Ecrivain et son identité tout entière dans L'imposture des mots en 2002. Or à cette époque ses romans ont déjà touché un grand nombre de lecteurs et de critiques. Il acquiert sa renommée internationale avec les romans noirs du commissaire Brahim Llob : Morituri, adapté au cinéma en 2007 par Okacha Touita, Double Blanc et L'Automne des chimères. Llob est un incorruptible, dans un Alger dévoré par le fanatisme et les luttes de pouvoir. Son Algérie saigne à plaies ouvertes et cela révolte le commissaire. Llob n'hésite donc pas à prendre le risque de fouiner dans les hautes sphères de la société, ce qui lui vaut bien vite la sympathie du lecteur malgré sa vulgarité ou ses côtés parfois misogynes, voire homophobes. Cette série s'enrichit en 2004 d'un autre roman La Part du mort. Khadra illustre également «le dialogue de sourds qui oppose l'Orient et l'Occident » avec les trois romans : Les Hirondelles de Kaboul, qui raconte l'histoire de deux couples Afghans sous le régime des Talibans ; L'Attentat, roman dans lequel un médecin arabe, Amine, intégré en Israël, recherche la vérité sur sa femme kamikaze ; Les Sirènes de Bagdad relate le désarroi d'un jeune bédouin irakien poussé à bout par l'accumulation de bavures commises par les troupes américaines. Les œuvres de Yasmina Khadra ont été traduites dans plus de 38 pays.