Sa qualification déjà en poche, l'équipe de France affronte la Tunisie avec une « dynamique » à entretenir et des remplaçants à concerner, avant de basculer sur un huitième de finale de Mondial à l'affiche encore indécise. Avant les matches-couperet, les « coiffeurs » sont dans les starting-blocks ! Ce surnom ingrat désignant les remplaçants est de sortie, au stade Education City de l'ouest de Doha. Après deux victoires probantes contre l'Australie (4-1) et le Danemark (2-1), les Bleus ont le luxe de pouvoir faire tourner. La France doit tout de même sécuriser la première place du groupe D. Un match nul lui suffira, voire une défaite si l'Australie ne remporte pas une large victoire contre le Danemark à la même heure. Mais au-delà du classement, il faut surtout prolonger l'euphorie d'une entame de tournoi prometteuse. « Le fait d'avoir cette tranquillité-là, comme le Brésil et le Portugal (qualifiés également), laisse un peu plus de marge. Mais il ne faut en aucun cas galvauder ce troisième match. La dynamique est importante en interne », a affirmé le sélectionneur Didier Deschamps, resté très secret mardi sur l'étendue de sa rotation. D'ordinaire peu mystérieux sur l'identité de son gardien titulaire en veille de match, il a même laissé planer le flou à ce poste, alors que le capitaine Hugo Lloris vise une 142e sélection qui ferait de lui l'égal de Lilian Thuram en haut du classement des Bleus les plus capés de l'histoire. « Il est important de garder un certain esprit dans l'équipe et dans le groupe », avait affirmé Lloris dès samedi, sans vouloir s'avancer. Sa doublure Steve Mandanda, le « grand frère » du groupe France, se tient prêt pour un deuxième match en grande compétition, après sa titularisation contre le Danemark au Mondial-2018, dans un contexte similaire sans grand enjeu comptable (0-0). De l'autre côté du terrain, les Aigles de Carthage débarquent avec les serres aiguisées. L'unique point pris en deux matches par les partenaires de Youssef Msakni contraint la Tunisie à créer l'exploit pour avoir une chance d'atteindre les huitièmes de finale, en espérant un faux pas de l'Australie face au Danemark. « Il faudra que l'on donne le meilleur de nous-mêmes pour espérer concrétiser nos occasions et corriger nos erreurs », a affirmé le sélectionneur Jalel Kadri, dont l'équipe n'a toujours pas marqué le moindre but. La France, au contraire, compte six buts en deux matches, dont trois signés Kylian Mbappé, en quête du trophée de meilleur buteur du tournoi. Sera-t-il aligné d'entrée mercredi ? « Kylian n'a pas d'égo… Enfin, évidemment il est important, mais il s'est toujours inscrit dans un cadre collectif », a balayé Deschamps, qui l'avait préservé face au Danemark il y a quatre ans. Mais « Kyky » n'était pas encore, à l'époque, la superstar insatiable qu'il est devenu. De nombreux changements sont tout de même attendus. En défense, la menace de suspension qui plane sur Jules Koundé, averti contre le Danemark, plaide pour une mise au repos du Barcelonais au profit de Benjamin Pavard. Après deux titularisations, Dayot Upamecano pourrait laisser sa place à l'un des nombreux défenseurs centraux de l'effectif, comme Ibrahima Konaté ou William Saliba. L'encadrement devra aussi faire un choix pour Raphaël Varane qui a besoin de rythme après avoir été sur le flanc pendant cinq semaines, et pour Theo Hernandez, seul arrière gauche de la liste. Testé à ce poste à l'entraînement, Eduardo Camavinga est prêt à dépanner. Youssouf Fofana, Jordan Veretout et Mattéo Guendouzi espèrent eux aussi un peu de temps de jeu au milieu, comme Marcus Thuram et Kingsley Coman en attaque. « J'espère que je vais débuter », a glissé le joueur du Bayern Munich. Les Bleus veulent surtout préparer au mieux le « deuxième tournoi » qui les attend à partir des huitièmes, avec un adversaire encore inconnu et de possibles retrouvailles avec l'Argentine de Lionel Messi, comme en 2018, un match référence du Mondial russe (4-3). « Les huitièmes de finale, c'est là où il y a les meilleures équipe dans la Coupe du monde. Tu n'as pas le droit de te cacher », a pointé le milieu Aurélien Tchouaméni. « Quoi qu'il arrive, au bout d'un moment tu joueras de grandes équipes donc Argentine, Pologne, Mexique, on sera prêt ».