Le parti du Progrès et du socialisme (PPS), l'une des plus anciennes formations politiques de gauche au Maroc, s'emploie à renforcer son positionnement sur la scène politique marocaine en tant que parti d'opposition après son expérience gouvernementale de plus de deux décennies. Après sa participation au gouvernement de l »Alternance consensuelle » conduite par feu Abderrahmane Youssoufi, puis dans les gouvernements de Driss Jettou, Abbas El Fassi, Abdelilah Benkirane jusqu'au gouvernement de Saad Eddine El Otmani duquel le parti s'est retiré en 2019, le PPS ambitionne de faire renaître son rayonnement politique, et de jouer un rôle important dans l'opposition après son 11è Congrès national, tenu en fin de semaine à Bouznika sous le thème « L'Alternative démocratique et progressiste ». Les dirigeants du PPS affirment que le parti a préservé son image et sa place sur la scène politique marocaine même après ses participations à des gouvernements successifs. Ils soulignent que le parti œuvre à renforcer sa présence dans la société et son positionnement sur la scène politique et à assurer une opposition constructive et responsable. A cet égard, Ahmed Zaki, membre du bureau politique sortant et président du 11e Congrès national, a souligné dans une déclaration à la MAP, que tout au long de sa participation aux gouvernements successifs, le parti tenait toujours à exprimer son point de vue sur des questions qui allaient à l'encontre de ses orientations. Et de rappeler que le bureau politique du parti a, souvent, critiqué publiquement les décisions gouvernementales, estimant que le retour à l'opposition « n'est pas une chose étrange au PPS, dans la mesure où il n'a jamais renoncé à ses positions authentiques ». Le parti du Livre avait des positions distinguées même lors de ses participations aux différents gouvernements. Cette formation politique peut toujours contribuer à travers des propositions, a-t-il poursuivi, relevant que le parti est serein dans l'opposition vu que ses membres n'ont pas été impactés par la sortie du gouvernement El Otmani. Selon Ahmed Zaki, le parti œuvrera à renforcer sa position au sein de l'opposition à la faveur de la crédibilité de son discours en direction des citoyens. Pour sa part, Rachid Roukbane, également membre du bureau politique sortant, et ancien président du groupe du PPS à la Chambre des représentants, a souligné que le parti s'est activé dans l'opposition durant un demi-siècle, et a participé à différents gouvernements pendant plus de deux décennies, notant que le parti « est prêt à jouer son rôle indépendamment de sa position à la majorité ou à l'opposition ». Et de poursuivre que sa formation politique est consciente de l'importance du rôle joué au sein de l'opposition. Il a rappelé que le parti a quitté le gouvernement par une décision souveraine pour plusieurs raisons. Rachid Roukban a précisé que le document politique adopté lors du 11è congrès du parti contient toutes les alternatives proposées par le PPS dans les différents domaines. D'autre part, et suite à sa réélection au poste de Secrétaire général du parti, Mohamed Nabil Benabdallah a souligné que le PPS « s'emploiera à renforcer son positionnement dans la société pour défendre son projet sociétal, qui repose sur la démocratie, les libertés et la justice sociale ». Selon M. Benabdallah, le PPS sort de ce conclave « fort de son unité », de ses positions et de sa place dans la société. S'agissant de sa réélection pour un quatrième mandat, Nabil Benabdallah a expliqué qu'il souhaitait, comme il l'avait déjà exprimé, un renouvellement à ce niveau, ajoutant qu'aucun congressiste ne s'est porté candidat pour briguer ce poste, y compris lui-même. « Le Congrès, à la quasi-unanimité des congressistes, a décidé que je me porte candidat. J'ai respecté cette décision et le vote secret s'est déroulé pour la confirmer », a-t-il dit, indiquant que le prochain congrès national sera l'occasion pour renouveler le parti à tous les niveaux, y compris le secrétariat général.