Le marché automobile allemand a poursuivi en mai sa contraction avec une baisse de 10,2% des immatriculations de voitures neuves, plombées par les difficultés dans les chaînes d'approvisionnement internationales, même si la production domestique se reprend. Au total, les immatriculations de 207.199 voitures neuves ont été enregistrées dans la première économie européenne, selon des chiffres de l'Agence fédérale pour l'automobile. La baisse avait été de 21,5% en avril et de 17,5% en mars. « Le marché et la production restent limités par un manque en pièces détachées et produits de base, des prix élevés des matières premières et une incertitude générale liée à la guerre en Ukraine », commente la fédération des constructeurs allemands VDA dans un communiqué. « L'industrie automobile reste dans sa pire crise de production d'après-guerre », résume Peter Fuß, analyste du cabinet EY. La pénurie de matières premières s'est renforcée avec la guerre en Ukraine, qui a également perturbé l'approvisionnement en pièces détachées produites en Ukraine et entraîné des interruptions de production chez les constructeurs européens. Si ces difficultés pèsent de moins en moins, la flambée de Covid-19 en Chine a lancé un nouveau cycle de perturbations des chaînes d'approvisionnement, le tout dans un contexte de hausse des prix. Avec 1 million d'unités vendues pour les cinq premiers mois de l'année, le marché allemand est en recul de 9% comparé à 2021 et de 33% par rapport à 2019, avant la pandémie. Lueur d'espoir pour ce secteur clé de l'économie allemande: la production domestique a rebondi de 25% sur un an, aussi aidée par deux jours ouvrés supplémentaires. Mais la production des cinq premiers mois de l'année reste de 34% en deçà du niveau d'avant-crise, en 2019. Seules les ventes de voitures électriques ont progressé, grimpant de 8,9%, pour représenter 14,1% des nouvelles immatriculations, alors que les ventes des modèles à essence et diesel ont baissé plus que le marché. Du côté des marques allemandes, Mercedes a connu avec 23% la plus forte hausse (8,7% de parts des ventes), tandis que la marque VW de Volkswagen est restée leader du marché avec 19% des immatriculations. Les fabricants français Renault, Citroën et Peugeot représentent respectivement 2,9%, 2% et 1,5% du marché et ont vu leurs ventes reculer de 16%, 22% et 39% en mai.