Les investissements cumulés de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) dans le secteur privé au Maroc ont atteint 1,6 milliard d'euros depuis 2012, a indiqué, mardi à Marrakech, Antoine Sallé de Chou, directeur de la BERD pour le Maroc. « Au cours des 10 dernières années nous avons investi plus de 3,2 milliards d'euros au Maroc dont plus de 1,6 milliard d'euros dans le secteur privé », a fait savoir Sallé de Chou qui intervenait lors d'un panel, tenu dans le cadre de la 31ème assemblée générale de la BERD. La BERD est l'institution financière la plus active au Maroc, a-t-il dit lors de ce panel placé sous le thème « BERD: Réussir l'investissement au Maroc », relevant que la Banque octroie des financements mais offre également des services en conseil notamment pour les Petites et moyennes entreprise (PME) . Il a dans ce sens soulevé que la Banque a soutenu près de 700 PME au Maroc depuis le démarrage de ses activités en 2012 au Royaume, précisant que 72% des PME qui ont bénéficié du conseil ont pu augmenter leur chiffre d'affaires, créant un total de 320 millions d'euros de chiffre d'affaires supplémentaire. Le responsable a aussi mis en exergue les résultats tangibles de la Banque en matière d'investissement dans le « green sector » au Royaume ainsi que les opportunités de ce secteur notamment en matière de décarbonisation, de conservation de l'eau et de déploiement de nouvelles technologies vertes. En outre, Sallé de Chou a mis en avant l'importance du renforcement de la cohésion sociale et de la réduction des disparités régionales pour une croissance plus inclusive. De son côté, Adil Chikhi, directeur de l'industrie, du commerce et de l'agribusiness de la région Sud et Est de la Méditerranée (SEMED) à la BERD a relevé que la PME et la TPE sont au cœur des activités de la Banque, ajoutant que la BERD veille à adapter ses offres à cette catégorie d'entreprises à même de se développer. Il a dans ce sens mis en avant l'importance du conseil pour ces entreprises notamment en matière d'assistance technique. « Si l'entreprise n'a pas accès à la bonne expertise et le savoir-faire technique, elle ne pourra pas réaliser son fort potentiel », a-t-il dit à cet effet. Chikhi a à ce propos noté la BERD fait en sorte que ses produits soient adaptés aux besoins de ces entreprises sur le terrain « au bon moment et à la bonne vitesse ». Pour sa part, Hassan Belkhayat, investisseur du Southbridge A&I a affirmé que le Maroc est un pays d'investissement majeur, ajoutant que celui-ci a un taux d'investissement important eu égard aux facteurs de stabilité, de position géographique, d'infrastructures et de mains d'œuvre qualifiée. Le pays est sûr pour investir, a-t-il affirmé, mettant en avant les investissements étrangers réussis dans les secteurs agricoles, industriel, d'automobile et d'offshoring. Il a en outre relevé que le Royaume a bien réagi à la pandémie sur le plan bancaire et financer (garanties faites dans ce sens), ajoutant que « d'un point de vue d'un investisseur privé c'est rassurant de voir que l'Etat soutient le secteur privé en cas de gros chocs ». Placée sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, la 31ème assemblée générale de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, se poursuivant jusqu'au 12 mai à Marrakech, réunit les représentants des 73 pays et actionnaires institutionnels de la Banque, dont le Maroc. Premier rassemblement physique de la BERD depuis Sarajevo en 2019, cet événement, placé sous le thème « Relever les défis dans un monde turbulent », se veut une occasion pour débattre des défis mondiaux tels que le soutien à la croissance économique, la lutte contre le changement climatique et le renforcement de l'environnement des affaires dans les régions où la Banque investit. En parallèle avec son assemblée générale, la BERD tiendra son forum d'affaires qui s'impose en tant que plateforme idoine pour explorer les opportunités d'investissement et nouer des liens durables d'affaires. Les panels du Business Forum se pencheront, quant à eux, sur la numérisation, la durabilité et la transition vers une économie verte, la mobilisation des capitaux privés, l'égalité et l'inclusion, aux côtés d'autres thèmes d'actualité. La BERD prévoit une croissance de l'économie marocaine de 3% en 2023 Le Produit intérieur brut du Maroc devrait augmenter de 1,2% en 2022 avant de rebondir à 3% l'année suivante, à mesure que le rythme de croissance revient aux niveaux pré-pandémie, a annoncé mardi la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Dans un rapport présentant ses prévisions économiques, la BERD relève qu'en 2022, l'économie du Royaume est confrontée à des conditions météorologiques défavorables, affectant la production agricole, en plus de l'impact de la guerre en Ukraine. Cette prévision prend en considération »les effets de la sécheresse, qui devrait exercer une pression sur les prix alimentaires intérieurs et obliger le pays à augmenter ses importations alimentaires, également à un prix international plus élevé ». Les perturbations de la chaîne d'approvisionnement mondiale constituent un frein supplémentaire à la croissance, explique l'institution financière. « Ces risques se poursuivront probablement l'année prochaine, même si 2023 pourrait voir un rebond de la croissance, projetée à 3%, à mesure que l'agriculture se rétablit et que le rythme de la croissance revient aux niveaux pré-pandémiques », soutient la BERD. L'organisation, basée à Londres, relève également que l'économie marocaine a connu une forte reprise en 2021 avec une croissance du PIB de 7,4 %, après une contraction de 6,3 % en 2020 due à la pandémie. « Cette reprise est principalement due à une saison de récolte record et à des rebonds dans l'industrie manufacturière, le commerce, la construction et les services aux entreprises, dans le cadre de l'un des meilleurs programmes de vaccination des régions de la BERD », affirme la même source.