Il a fallu la Diligence du Souverain pour que, finalement, l'humain, le bétail et le pâturage, évitent le châtiment divin, face à la passivité inouïe du gouvernement. Depuis des lustres, le ciel s'interdit de ruisseler le pays assoiffé et déshydraté, sans que l'Exécutif ne réagisse au fléau imminent, par des remèdes palliatifs en amont. Pis encore, le Plan Maroc Vert (PMV), mis en marche depuis belle lurette, ne s'est, en fait, jamais donné la peine d'anticiper et de mettre en place des mécanismes pérennes et concrets de haute fonctionnalité contre l'effet de la sécheresse en tenant compte de la quasi aridité de l'ensemble du territoire national. Le slogan de «l'Etat social» dont il ne cesse de se vanter, c'est de l'imagination et la création de formes de protection des populations et de la paysannerie des affres de la pénurie hydrique. Le Plan d'Urgence que préconise aujourd'hui, la Sollicitude Royale, s'érigera tout d'abord, en calembredaine à cet attentisme qui n'a que trop duré. Pour un budget alloué à cette opération de sauvetage, élevée à 10 milliards de dirhams, l'Entreprise Royale compte faire face au déficit pluviométrique de plus de 64% comparativement à la saison de précipitations normale. Elle met le cap sur la communauté rurale en pénurie aiguë d'eau, en particulier la souche démunie qui en pâtit cruellement plus spécialement, durant cette saison automnale. En effet, il est question de soulager l'impact atroce de carences hydrauliques, à l'adresse des franges déshéritées dans le milieu rural, à travers des aides et subventions, en termes de sauvegarde du potentiel végétal et animal en direction de petits agriculteurs dont le revenu se trouve sérieusement affecté. De même, il s'agit d'émousser les frais des paysans, causés par la disette hydrique, en matière des coûts d'alimentation en blé, fourrage et engrais, en faveur des paysans. Ceci dit, il conviendra d'alerter que toutes ces louables démarches se devront d'atterrir chez leurs auteurs, sans aucune distinction ni exclusion. L'Acte Royal exceptionnel en ces moments de détresse, de circonscrire les répercussions fâcheuses de la sécheresse, devrait constituer à la primature et les responsables intervenants, un sursaut «d'orgueil», pour mettre sur pied un plan non pas d'urgence, mais, cette fois-ci de fond, en concertation avec tous les professionnels du secteur, de nature à projeter les potions en adéquation avec les aléas sur un territoire en perpétuel affront contre le stress hydrique. C'est à ce prix que l'on pourrait sécuriser les populations appauvries et préserver leur bien et leur cheptel. «L'Etat social» n'a jamais été un vain slogan qu'on arbore sans réelle portée sociale !