La Journée nationale de la sécurité routière, célébrée le 18 février de chaque année, constitue une occasion pour dresser le bilan et les perspectives sur la question, sensibiliser aux coûts économique et sociétal des accidents de la route et faire ainsi l'état des acquis réalisés en termes de lutte contre cette hécatombe. Au Maroc, les accidents de la circulation font annuellement, en moyenne, près de 3.500 décès et 12.000 blessés graves, soit une moyenne de 10 tués et 33 blessés graves par jour. Malgré les efforts consentis pour réduire le nombre des accidents de la route, le constat demeure alarmant. En septembre 2021, le Maroc a dénombré 10.028 accidents corporels de la circulation routière au niveau national, soit une hausse de +18,6% par rapport à septembre 2020, et de +13,8% par rapport à septembre 2019, selon des chiffres de l'Agence nationale de la Sécurité routière (NARSA). Face à ce bilan préoccupant, des initiatives voient le jour et se multiplient pour vaincre cette guerre routière, dont la stratégie nationale de la sécurité routière (SNSR) 2017-2026), qui définit une vision plus exigeante et concentrée sur le long terme pour développer des comportements responsables et des routes plus sûres au Maroc. Après la mise en œuvre du 1er plan quinquennal de cette stratégie, le nouveau programme d'action de la NARSA 2022-2026 se fixe pour priorités la réduction des accidents de la route et la préservation des vies humaines. Ce nouveau programme a été élaboré suite à l'analyse de l'état des lieux des accidents de la circulation en fonction des espaces et des causes principales et à la délimitation des tronçons et axes routiers accidentogènes, d'après le directeur général de NARSA, Benacer Boulaajoul. La mise en œuvre de ce plan entend coordonner, en guise de complémentarité, les opérations de contrôle routier commandées par les différents acteurs concernés, à même de fournir les moyens et les équipements nécessaires pour mener à bien leurs missions, a-t-il souligné lors d'une conférence de presse en janvier dernier. L'opérationnalisation de ce plan national sera actée sous la supervision d'une commission centrale de commandement et d'orientation, qui sera épaulée par des commissions régionales implantées sur chaque région du Royaume, a-t-il poursuivi. NARSA vient de lancer officiellement l'opération Radars Fixes, avec comme ambition la mise en service progressive de plus de 550 radars (nouvelle génération) dans les différentes régions du Royaume, contre 140 radars opérationnels aujourd'hui. Ces nouveaux radars disposent d'un ensemble de caractéristiques techniques et fonctionnelles, notamment la surveillance des excès de vitesse, du respect du feu rouge, du dépassement de la ligne continue et de la circulation sur les voies interdites. Ces dispositifs de nouvelle génération permettent, également, de surveiller plus d'un véhicule en même temps (jusqu'à 24), en plus de sa capacité à surveiller la vitesse moyenne des véhicules, à distinguer les véhicules légers des véhicules lourds et à identifier simultanément les plaques minéralogiques des véhicules. Les réclamations des infractions liées aux radars fixes seront désormais externalisées et confiées aux agences Albarid Bank et Barid Cash, a affirmé Boulaajoul dans une déclaration à la MAP. Cette démarche s'inscrit dans le cadre de l'achèvement des chantiers de modernisation des services de l'Agence en termes de digitalisation, notamment le volet lié à l'amélioration et à la mise à niveau des services de proximité rendus aux usagers et au respect des délais légaux. Depuis l'instauration en 2006 de la Journée nationale de la sécurité routière, le Maroc ne cesse de déployer des efforts considérables pour faire face à l'hécatombe des accidents de la circulation. Cette journée est devenue, au fil des années, un événement incontournable en matière de communication et de sensibilisation à la sécurité routière.