La Haute commission électorale en Libye (HNEC) a annoncé, mercredi, avoir rejeté en première instance 25 dossiers de candidatures pour l'élection présidentielle de décembre prochain, dont celui de Saïf al Islam Kadhafi. Recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes contre l'humanité », Saif al-Islam Kadhafi, qui avait présenté sa candidature le 14 novembre, figure parmi les 25 candidats dont les dossiers ont été rejetés, a précisé un communiqué de la HNEC. La HNEC a expliqué avoir rejeté ces candidatures sur la base de plusieurs textes de loi ainsi que de lettres qui lui ont été adressées par le procureur général, le chef de la brigade criminelle de la police et le président de la Direction des passeports et de la nationalité. « Les noms mentionnés sont exclus de la liste préliminaire des candidats car ils ne remplissent pas les conditions requises et n'ont pas versé tous les documents nécessaires dans leurs dossiers », a affirmé la HNEC. Pour justifier le rejet de la candidature de Seif al-Islam Kadhafi, la HNEC a notamment évoqué des articles de la loi électorale stipulant que tout candidat « ne doit pas avoir été condamné pour un crime déshonorant », et doit présenter un extrait de casier judiciaire vierge. Le fils de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi, renversé et tué en 2011, avait été condamné en 2015 pour crimes de guerre par un tribunal de Tripoli. La HNEC avait annoncé mardi, au lendemain de la clôture du dépôt des candidatures, que 98 candidats, dont deux femmes, avaient soumis leurs dossiers pour briguer le poste de chef d'Etat. Parmi les candidats les plus en vue figurent encore le maréchal Khalifa Haftar, l'ex-ministre de l'Intérieur, Fathi Bachagha, et le chef du gouvernement intérimaire, Abdelhamid Dbeibah, ainsi que le président du parlement, Aguila Saleh. Pour ce premier scrutin au suffrage universel en Libye, le dépôt des candidatures s'est déroulé exclusivement dans trois bureaux de la Haute commission électorale: à Tripoli (ouest), Benghazi (est) et Sebha (sud). Avec le scrutin législatif qui doit se tenir en janvier, ces élections, aboutissement d'un processus politique laborieux parrainé par l'ONU, sont censées mettre un terme à une décennie de chaos depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011. Plus de 2,83 millions de Libyens sur environ sept millions d'habitants se sont inscrits sur les listes électorales.