Situation épidémiologique Mohamed Nait Youssef La situation épidémiologique dans le pays est inquiétante. La preuve ; les chiffres des cas testés positifs à la Covid-19 enregistrent ces derniers jours, une augmentation inédite. Et pour stopper la propagation du virus, le gouvernement a annoncé, lundi dernier, dans un communiqué rendu public, de nouvelles restrictions de mobilité et de rassemblements, avec extension du couvre-feu et la fermeture de certains espaces, dont des restaurants et cafés à 21 h. Sans oublier bien entendu les hammams, salles de sport et piscines couvertes. Suite à ce constat alarmant, le théâtre Mohammed V a suspendu toutes ses activités qui seront reportées jusqu'à nouvel ordre. L'information est tombée, mardi 3 août, alors que d'autres troupes s'apprêtent à présenter des spectacles tout au long du mois après une fermeture ayant duré plus d'un an. «C'est désormais impossible d'accueillir des troupes. Il faut l'avouer, sur 1600 sièges, le théâtre arrive à remplir 25 places seulement depuis l'ouverture de l'institution. Rappelons aussi que les troupes sont issues de Casablanca, Marrakech et Agadir, des villes où les cas de la Covid-19 sont toujours à leur pic. », nous explique Mohammed Benhsain, directeur du théâtre Mohammed V. Selon lui, si cette institution théâtrale organisait un spectacle, il doit y avoir au moins un impact sur le public. «On ne pourrait pas faire une activité pour 25 personnes alors que l'institution mobilise 25 fonctionnaires. Ce n'est pas rentable ! », a-t-il fait savoir. Et d'ajouter : «Il devrait y avoir entre 400 ou 500 personnes pour atteindre un grand nombre de gens. Dans ce cas, il faudrait des petites salles de 200 places. Or, pour une salle comme celle du théâtre Mohammed V, un spectacle coûte plus cher que ses recettes.» Le grand flou... L'extension du couvre-feu a exigé les salles obscures à revoir leur programmation. «Très chers spectateurs, après avoir subi 15 mois consécutifs de fermeture (un record du monde), les salles de cinéma du Maroc sont aujourd'hui contraintes de fermer avant le nouveau couvre-feu de 21H. Nous avons donc programmé les films de la semaine pour que toutes les séances se terminent à 20H30 et que vous puissiez rentrer tranquillement chez vous, avec néanmoins plus de séances le week-end. », c'est avec ces mots que la direction de la salle de cinéma Cineatlas s'est adressée au public. Et d'ajouter : «en rouvrant début juin 2021 avec un couvre-feu à 23h et une jauge à 50%, nous perdions la 2nde projection de soirée (celle de 22h), qui, associée aux mesures barrières, nous limitait à 40% de nos entrées habituelles. Oui, nous avons rouvert à pertes, afin de jouer le jeu de la relance économique prônée par les autorités. Mais en perdant désormais aussi la 1ère projection de soirée (celle de 20h), et avec un plafond de 25 spectateurs par séance, nous allons perdre encore plus, si bien que CINEATLAS n'a pas d'autre choix que de mettre son personnel à mi-temps, la masse salariale de 30 personnes étant trop importante compte-tenu de la fréquentation estimée. » Pour surmonter cette situation, Cineatlas a invité ses clients à respecter les mesures sanitaires et assister aux projections. «Nous comptons vraiment sur vous pour nous aider à traverser ce nouveau coup dur, pour la santé de tous, car nous avons une conviction: nous nous retrouverons un jour pour vivre ces grands moments de cinéma en communauté, devant ces grands écrans que vous appréciez tant.» Quid de la rentrée ? Certes, août est le mois des vacances, du repos et du divertissement, mais aussi un temps fort pour préparer la rentrée et la programmation de l'année prochaine. Cette année, comme la précédente d'ailleurs, c'est toujours le flou vu ces temps incertains que traverse le monde. «On a reporté les cinq spectacles que nous programmons le mois de septembre prochain, pour autant que la situation sanitaire le permette.», indique Benhsain. Cette année, la rentrée aura un goût différent. Car, les prochaines législatives qui auront lieu le 8 septembre 2021, et qui voleront la vedette, s'approchent à grands pas. Ainsi, les regards seront sûrement fixés sur cet événement national d'envergure. «A vrai dire, il n'y a rien. On n'a pas encore de visibilité. Alors, en cette période électorale, nous reportons nos activités pour une date ultérieure.»