Milwaukee a rebondi dimanche face à Phoenix (120-100) en finale de la NBA, avec une attaque régénérée et une défense qui a enfin déréglé la splendide mécanique offensive des Suns. Les Bucks ne sont plus menés que deux manches à une dans cette série au meilleur des sept manches (première équipe à quatre victoires), avant le match 4 mercredi, de nouveau dans le Wisconsin. Après un match 2 sans panache en attaque, Milwaukee avait retrouvé son équilibre offensif en même temps que son public fervent du Fiserv Forum. Pour la première fois depuis le début de la finale, les cerfs ont montré le visage conquérant qui les a déjà vus retourner plus d'une situation compromise en play-offs. Khris Middleton était plus en rythme (18 pts dont 15 avant la pause), Jrue Holiday plus adroit (21 pts et 5 tirs à trois points), et le duo d'extérieurs a joué de nouveau le rôle de complément nécessaire de Giannis Antetokounmpo. Aiguisé comme toujours, le « Greak Freak » (monstre grec, NDLR) devenait encore plus dangereux (41 pts) car l'attaque de Milwaukee ne tournait plus seulement autour de lui, ce qui lui permettait de frapper plus efficacement encore. Trop véloce pour les défenseurs de grande taille, trop grand et puissant pour les plus petits, le dossard 34 a signé une ligne de statistiques gargantuesque: 41 points (14/23 aux tirs), 13 rebonds et 6 passes décisives pour une seule balle perdue. De quoi le faire entrer dans le cercle très fermé des joueurs ayant inscrit plus de 40 points lors de deux matches consécutifs en finale NBA, devenant le sixième joueur de l'histoire du basket américain à réussir une telle performance. Il rejoint ainsi des légendes comme Michael Jordan, Jerry West, Shaquille O'Neal, Rick Barry et LeBron James. « Je ne suis pas Jordan », a-t-il toutefois tenu à souligner après la rencontre, alors qu'on lui demandait s'il pensait pouvoir atteindre le record de la star des Chicago Bulls, qui avait inscrit plus de 40 points lors de quatre matches d'affilée en finale. Peut-être plus remarquable encore, les Bucks sont enfin parvenus à gripper la séduisante mécanique offensive des Suns. Durant le deuxième quart-temps, grâce à une défense haute très agressive et à un gros travail de Jrue Holiday sur Chris Paul, Milwaukee a provoqué cinq balles perdues. Etincelant durant les deux premières manches à Phoenix, Devin Booker était cadenassé (2/11 en 1e mi-temps), en grande partie par PJ Tucker. Après avoir résisté grâce aux bons décalages du pivot Deandre Ayton sur pick and roll (16 pts en première mi-temps), les visiteurs venus de l'Arizona s'éloignaient du cercle. Phoenix tentait sa chance de loin, sans grand succès (9 sur 31 à 3 pts). Une belle séquence du pivot remplaçant Bobby Portis a porté l'écart à 15 points à la pause (60-45). Au retour des vestiaires, l'ailier Cameron Johnson faisait office d'électrochoc pour les Suns et enquillait dix points au coeur du troisième quart-temps. Une séquence entamée par un dunk cataclysmique sur PJ Tucker, sans aucun doute l'action de la finale jusqu'ici. Portée par son numéro 23 chevelu, Phoenix revenait à quatre longueurs (74-70, 31e minute). Mais le basket est un sport de séries et Milwaukee en enchaînait immédiatement une autre, initiée par Holiday, enfin adroit de loin, qui plantait deux tirs longue distance d'affilée. Phoenix retombait dans ses travers, cherchant vainement le salut derrière la ligne à trois points. Les Bucks passaient un 16-0 aux Suns pour finir le troisième quart-temps et faisaient basculer la rencontre. L'entraîneur de Phoenix, Monty Williams, cherchait des solutions et faisait tourner son effectif, sortant très tôt Devin Booker, auteur d'un non-match (3 sur 14 aux tirs, 10 pts). Mais aucun des remplaçants n'apportait l'étincelle tant désirée et les Suns effectuaient quasiment toute la dernière période à plus de 20 points derrière.