Une « Unité de préservation de la mémoire et de promotion de l'histoire marocaine avec ses différents affluents », a été lancée mardi au siège de l'Académie du Royaume à Rabat, lors d'une cérémonie organisée par le Conseil national des droits de l'homme (CNDH). Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des travaux de la Commission de suivi des recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation (IER) relatives à la préservation de la mémoire et la promotion de l'histoire. Elle vise la promotion de l'histoire du Maroc en matière des droits de l'homme avec ses différents affluents, le renforcement de son introduction dans les cursus et les programmes scolaires dans la perspective de mettre en œuvre une stratégie claire et intégrée qui reflète le processus du développement que connaît le paysage des droits humains au Maroc et la contribution à l'édification de la démocratie et à l'ancrage de ces droits dans l'Etat et la société. Mise en place auprès de la présidence du CNDH, cette unité constitue « un espace de réflexion et de recherche objective autour des questions de l'histoire du temps présent et ses prolongements et un mécanisme d'étude des domaines et des formes de la préservation de la mémoire et la promotion de cette histoire, outre la propositions de recommandations pour leur mise en oeuvre par les établissements concernés. La présidente du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Amina Bouayach, a souligné à cette occasion que cette unité « vient couronner le processus de méditation, de réflexion, et d'action afin de mettre en place l'un des plus importants chantiers, auquel l'EIR a accordé une attention particulière et a traité selon les contraintes imposées par le temps présent », notant que l'Instance a décidé qu'il soit traité par des spécialistes en lui consacrant le temps et l'expertise nécessaires à la recherche scientifique. Il s'agit d'un chantier de la mémoire et de l'histoire, deux pierres angulaires pour parachever les travaux de la Commission de suivi des recommandations de l'IER, a ajouté Mme Bouayach dans l'allocution lue en son nom par le Secrétaire général du Conseil national des droits de l'homme, Mounir Bensalah. La décision de créer cette unité se veut une mise en œuvre qualitative des recommandations de l'EIR dans son aspect lié à la mémoire et à l'histoire, et une "réponse fructueuse » aux conventions internationales et aux exigences constitutionnelles dans ce domaine, a-t-elle relevé. Cette unité n'aspire pas à remplacer les institutions de recherche dans ce domaine, « mais sera plutôt un espace de consultation et de capitalisation des résultats entre les spécialistes et la communauté des droits de l'homme pour lancer des projets de recherche historico-juridique pour préserver la mémoire, sur la base du capital traité de notes, documents et témoignages, a-t-elle expliqué, notant que ce chantier a été mis à la disposition des juristes, des historiens, des politiciens et des acteurs de la société. Dans ce projet scientifique, l'histoire est présente à côté de la mémoire, apportant tous les bienfaits de la complémentarité entre les deux domaines, a relevé Mme Bouayach. « La mémoire, qu'elle soit individuelle, collective ou même historique, reste en fin de compte l'incarnation des expériences humaines vécues, tandis que l'histoire est un champ pour reconstruire le phénomène historique avec les exigences de la recherche, de la critique et de l'examen », a-t-elle estimé. Elle a, en outre, relevé que l'unité de préservation de la mémoire et de la promotion de l'histoire du Maroc avec ses différents affluents, « aspire à être un nouveau jalon dans le processus de l'action en matière des droits humains "ouvert à notre riche patrimoine avec toutes ses composantes", telles que stipulées dans la constitution, et réactif avec le chantier de la régionalisation avancée, a-t-il indiqué, ajoutant que ce processus tend à lire le passé dans un esprit de rigueur scientifique et citoyenne, et à préserver la mémoire en appréhendant un avenir meilleur. Pour sa part, Abdelhay El Moudden, du Center for Cross-Cultural Learning (CCCL), a souligné dans une déclaration à la MAP que les missions de la commission de suivi des recommandations de l'IER consistent à réaliser une évaluation préliminaire des réalisations et de pointer les contraintes ayant entravé l'aboutissement de nombre de projets contenus dans les recommandations de l'IER.