L'examen du baccalauréat arrive à grand pas. Les demandes de cours scolaires supplémentaires privés se sont multipliées au point d'atteindre des niveaux records. Peut-on dire que c'est une nécessité ou un effet de mode ? Les détails. Aya Lankaoui Concomitamment avec la crise sanitaire relative à la pandémie Covid-19, qui a touché la majorité des secteurs y compris celui de l'enseignement public et privé, les futurs bacheliers demeurent inquiets face à la qualité de l'enseignement reçue depuis maintenant plus d'un an. Pour ce faire, certains étudiants, tuteurs et parents, indépendamment de leurs capacités financières, décident d'opter pour des cours supplémentaires, parfois à domicile, afin de garantir une meilleure qualité d'apprentissage aux candidats bacheliers. Un phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur. On constate que ce dernier engendre de l'intrusion pour le noble métier d'enseignant. Quiconque peut porter aujourd'hui une blouse blanche et endoctriner les étudiants d'une manière, loin d'être adaptée aux conditions de l'enseignement. Les étudiants se trouvent alors devant une situation critique. Toutes ces circonstances laissent un nombre d'entre eux sur le carreau. A cet effet, et afin de sonder la situation de très près, l'opinion publique a servi de canevas à la rédaction Al Bayane. Safaâ Assaf, candidate au Baccalauréat 2021, branche physique-chimie, nous révèle son programme de préparation pour l'examen national. « Vu les circonstances que j'ai vécues en tant que future bachelière, et l'enseignement reçu à l'école durant cette crise sanitaire, mes parents et moi avons opté pour des cours supplémentaires qui coûtent 200 dirhams par séance. J'en avais besoin », affirme-t-elle. Pour sa part, Hamid Assaf a déclaré que le niveau de sa jeune fille Safaâ nécessite des cours supplémentaires afin qu'elle puisse décrocher son baccalauréat cette année. « J'ai essayé plusieurs fois d'aider ma fille au niveau des cours, mais je n'ai pas réussi à le faire tout seul. Ce qui m'a conduit à financer des cours supplémentaires coûteux », annonce-t-il. Dans le même ordre d'idées, Yassine Chahid, enseignant des SVT basé à Casablanca, offrant des cours de soutien aux élèves depuis 2010, affirme dans une déclaration à Al Bayane que « la pandémie Covid-19 a impacté sérieusement le niveau des élèves avec l'enseignement à distance, adopté durant la crise sanitaire. On constate que le niveau des candidats bacheliers a baissé, vu qu'ils n'ont pas achevé le programme de la première année du baccalauréat », déclare-t-il. Par ailleurs, la pandémie n'a pas manqué de digitaliser ce phénomène. Pour certains ménages les cours particuliers semblent coûteux, Internet, notamment les plateformes de cours en ligne, YouTube, podcasts, etc. restent la meilleure solution gratuite pour quiconque a l'envie d'apprendre sans même se déplacer de chez soi. Dans ce sens, « Kezakoo » plateforme de l'enseignement en ligne, active depuis 2013, comprend 2,5 millions d'utilisateurs, offre un programme pour tous les niveaux scolaires, pleinement conforme à celui de l'enseignement marocain, dont des centaines de milliers d'étudiants marocains sont reconnaissants. Dans une déclaration à Al Bayane, Reda El Fakir, diplômé de l'ISCAE et militant de l'éducation, gère la plateforme d'e-learning « Kezakoo », nous révèle les modalités d'enseignement proposées. « Au début, c'était un modèle collaboratif, les enseignants postent leurs vidéos de cours sur la plateforme. Par la suite, « Kezakoo » a été structuré selon un modèle social en collaboration avec des partenaires notamment, Orange, Inwi, Fondation JOUD, afin de financer et assurer des cours de bonne qualité pour les élèves », annonce Reda El Fakir. Avec la pandémie Covid-19, différentes modalités sont utilisées par les élèves à l'égard du soutien scolaire en vue de décrocher leur année. La croissance de ce phénomène s'avère particulièrement durant la crise sanitaire. Quant à la demande pour des cours en ligne, elle se marque elle aussi par une évolution prononcée.