Si l'être humain se distingue de toutes les créatures vivantes par des attributs qui lui sont propres, telle la faculté de réflexion, la lecture est pour lui un moyen de donner sens à son existence et d'entretenir ses capacités cérébrales face aux aléas de la vieillesse. La lecture permet ainsi de développer la mémoire et les capacités cognitives, d'améliorer la concentration et l'expression orale et écrite, d'accroître la qualité du sommeil, de développer l'esprit critique et de diminuer le stress et l'anxiété, en plus de se divertir et se faire plaisir. Autant de raisons avancées par les scientifiques pour inciter à lire, qui est non seulement bon pour la santé et le moral, mais permet aussi aux passionnés de cette pratique de profiter d'un divertissement à la porté pour faire baisser la tension artérielle et suscite un sentiment de calme en ces temps de crise et d'incertitude. Pour le professeur Abdelkhalek Hassini, lire un livre facilite la concentration et la compréhension, permet de couper et se déconnecter du monde virtuel pour une meilleure évasion. C'est aussi un moyen d'apprendre, de connaître, de ressentir des situations et des émotions différentes. La lecture est un incroyable antistress qui permettrait de soulager les tensions musculaires, de se détendre et de dissiper le stress. Elle stimule notre empathie, nous relaxe et nous aide à dormir, a affirmé l'enseignant de la littérature à l'Académie de Versailles (Ile de France) dans une déclaration à la MAP. Ce n'est pas pour autant que les scientifiques ne cessent d'alerter sur l'importance de se mettre ou se remettre à la lecture en soulignant que ce n'est pas un luxe, mais une fenêtre d'opportunités pour se comprendre dans un monde en quête de nouveaux repères. Pour eux, la corrélation entre la lecture et la bonne santé du cerveau ne fait pas de doutes : une implication forte dans des activités intellectuelles, surtout la lecture, pourrait aider à retarder voire prévenir l'Alzheimer chez les personnes âgées. Et à ceux, de plus en plus nombreux, qui croient que la consommation d'images et de vidéos peut remplacer la lecture, et grâce à l'imagerie médicale, les chercheurs se sont aperçus que pendant une séance de lecture, le nombre de connexions neuronales augmentent dans deux régions du cerveau : celle du cortex temporal gauche, là où s'opère la réceptivité de la langue et la région associée aux représentations sensorielles venant du corps. La lecture demande un minimum d'attention et de concentration permettant ainsi au cerveau d'augmenter mécaniquement son activité et le meilleur moyen de l'entretenir c'est de le faire fonctionner. De ce fait, la lecture est un très bon moyen de le maintenir en alerte d'autant que ses effets s'inscrivent dans la durée. La lecture a des vertus thérapeutiques prouvées par des observations cliniques et des études scientifiques. Ainsi, lire au moins 3h30 par semaine permet de réduire, considérablement, le risque de maladies dégénératives, a relevé le professeur Hassini. Mieux encore, une étude américaine prouve même que les lecteurs assidus gagnent considérablement en espérance de vie. « Les gens qui déclarent lire peu, même une demi-heure par jour, ont un avantage significatif de survie par rapport à ceux qui ne lisent pas », note ainsi le Pr Becca Levy, auteur de cette étude, pour le Daily Mail. Mais avec la pandémie de coronavirus et la fermeture des bibliothèques où les passionnés de la littérature se donnaient habituellement rendez-vous, le livre garde toujours ce pouvoir de réinventer le temps pour continuer à exister. Car si la musique a donné espoir et réconfort aux habitants de Léningrad pendant le siège de 900 jours imposé par la Wehrmacht au cours de la Seconde Guerre mondiale, la lecture permet à l'âme humaine d'échapper aux tourments du quotidien en étendant le champ de l'imagination et de s'évader dans un monde virtuel pour se prémunir des dégâts psychologiques liés à l'épidémie de coronavirus.