Le président de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), Francesco Rocca, a appelé, lundi, à des efforts ambitieux pour contrer la méfiance et la désinformation visant les vaccins potentiels contre la Covid-19, afin de réussir à mettre fin efficacement à la pandémie. «Pour vaincre la Covid-19, nous devons également vaincre la pandémie parallèle de méfiance qui a constamment entravé notre réponse collective à cette maladie et qui pourrait saper notre capacité commune de vacciner contre elle», a déclaré M. Rocca lors d'une conférence de presse virtuelle avec des journalistes accrédités auprès de l'ONU à New York. S'exprimait à la veille de la session extraordinaire de haut niveau de l'Assemblée générale de l'ONU sur la pandémie de la Covid-19, le président de la plus grande organisation humanitaire du monde a noté que des recherches récentes ont fait état d'une baisse inquiétante de la façon dont les gens perçoivent les vaccins, précisant qu'une étude menée par l'Université Johns Hopkins dans 67 pays a révélé que l'acceptation des vaccins avait considérablement diminué entre juillet et octobre de cette année. Le chef de la FICR a aussi relevé que des niveaux élevés de méfiance ont sapé les efforts de santé publique pour répondre à la Covid-19 dès le départ et ont facilité la propagation du virus dans les pays du monde entier. A titre d'exemple, a-t-il poursuivi, les recherches de la FICR en Afrique ont constamment documenté une croyance parmi certains selon laquelle le virus est un «problème occidental», tandis que dans les pays occidentaux, de nombreuses personnes refusent de suivre les conseils de santé publique de base. M. Rocca a appelé les gouvernements à commencer à mettre en place des mesures pour contrer cette méfiance et la désinformation qui l'alimente souvent. «Bâtir la confiance nécessite un engagement communautaire délibéré et soutenu. Les mesures nécessaires doivent être fondées sur des communications ouvertes fondées sur des preuves et éclairées sur les risques provenant de sources fiables et être en mesure de réagir efficacement aux commentaires de la communauté. Si ces efforts doivent cibler un public aussi large que possible, ils doivent aussi donner la priorité aux groupes les plus vulnérables, marginalisés et à risque», a-t-il estimé. Le président de la FICR a aussi affirmé la disponibilité de son organisation à «soutenir les efforts des gouvernements pour déployer un vaccin Covid-19, notamment en dirigeant et en soutenant les efforts visant à lutter contre la désinformation et à renforcer la confiance». «Œuvrer en solidarité n'est pas seulement notre impératif moral, mais c'est aussi le plus logique du point de vue de la santé publique. Le vaccin doit aller là où il est nécessaire, pas seulement là où il peut être acheté «, a conclu M. Rocca. Les vaccins anti-Covid-19 seront une réussite si la désinformation et la méfiance sont combattues dans le même temps, a affirmé lundi le président de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge (IFRC), en évoquant aussi des communautés dans l'ignorance d'une pandémie. «Nous mettons en garde contre toute suggestion selon laquelle un vaccin est en soi suffisant pour mettre fin à cette pandémie. Pour la vaincre, nous devons également vaincre la pandémie parallèle de méfiance», a souligné Francesco Rocca, lors d'une conférence de presse virtuelle. S'exprimant dans la perspective d'un sommet de dirigeants de la planète, organisé jeudi et vendredi par l'Assemblée générale de l'ONU, le président de l'IFRC s'est notamment inquiété des doutes croissants dans le monde à l'égard des futurs vaccins. «Selon une étude récente de l'université Johns Hopkins dans 67 pays, l'acceptation d'un vaccin a diminué de manière significative dans la plupart des pays entre juillet et octobre», a-t-il noté. «Le Japon est passé de 70 à 50% d'acceptation, la France de 51 à 38%». Mais la méfiance n'est pas l'apanage des Occidentaux, a-t-il précisé, évoquant notamment huit pays africains (République démocratique du Congo, Cameroun, Gabon, Zimbabwe, Sierra Leone, Rwanda, Lesotho et Kenya). Dans ces Etats, «nous avons constaté récemment une baisse constante de la perception qu'ont les gens du risque d'infection et de la gravité de la maladie», a indiqué Francesco Rocca. De plus en plus de personnes estiment ainsi que le virus ne peut pas contaminer les jeunes ou les Africains, que la maladie en fait n'existe pas ou qu'elle a disparu. «Ce n'est pas seulement une question de méfiance, c'est aussi une question d'information», a-t-il dit. «Il y a toujours des communautés dans le monde qui ne sont pas au courant de la pandémie», a-t-il affirmé. «Par exemple, 10% de réponses au Pakistan à une étude de l'IFRC n'avaient pas connaissance de l'existence du Covid-19», a ajouté Francesco Rocca sans préciser le nombre de personnes interrogées.