Enfin lancés: grâce à ses tauliers et un sauveur inespéré nommé Rodrygo, le Real Madrid a fini par arracher sa première victoire en Ligue des champions cette saison mardi, en enfonçant 3-2 un Inter Milan toujours en quête d'un premier succès et bon dernier du groupe B. Sorti de nulle part: oublié sur le banc et condamné à quelques fins de matches depuis le début de saison, le jeune ailier brésilien de 19 ans Rodrygo a permis au Real, sous pression après l'égalisation de l'Inter par Ivan Perisic (68e), de sortir de sa torpeur européenne. Derrière les patrons buteurs Karim Benzema (25e) et Sergio Ramos (33e), les hommes de confiance de Zinédine Zidane avec qui ils ont raflé un triplé en Ligue des champions (2016, 2017, 2018), c'est Rodrygo qui s'est rappelé au technicien français, avec une frappe du droit décisive à la 80e, après les réalisations de Lautaro Martinez (35e) et de Perisic. Alors que son compatriote Vinicius était très attendu en début de saison en l'absence d'Eden Hazard, c'est bien le plus jeune auteur d'un triplé en Ligue des champions (l'an dernier contre Galatasaray) qui a sauvé la « Maison blanche » d'un début de débâcle européenne. « J'étais prêt, j'ai attendu ma chance pour faire cela quand je serais sur le terrain », a glissé Rodrygo sur Movistar+ à la fin du match. Rodrygo n'avait vu que le bout de six petits matches depuis le début de saison en Liga (une seule fois titulaire contre la Real Sociedad lors de la première journée, le 20 septembre), sans jamais marquer… et n'avait pas non plus été décisif contre l'équipe B du Shakhtar Donetsk, quand Zidane avait décidé de faire tourner. Et aux côtés du jeune prodige brésilien, les tauliers étaient là pour montrer la voie: Karim Benzema a ouvert le score en interceptant malicieusement une passe en retrait hasardeuse de l'ex-espoir du Real Achraf Hakimi (25e), puis le capitaine Sergio Ramos a doublé la mise pour les Merengues, en reprenant d'une belle tête croisée un corner de Toni Kroos (33e), pour son 100e but toutes compétitions confondues sous les couleurs du Real. « Lautaro » a réduit l'écart dans la foulée (35e), sur une talonnade de génie du maître à jouer italien Nicolo Barella, puis Perisic égalisé… mais ç'a été insuffisant pour l'Inter d'Antonio Conte, en manque de repères offensifs sans son artilleur en chef Romelu Lukaku (blessé), et étouffé par le pressing de la « Maison blanche » en première période. Et c'est encore à cause de ses problèmes derrière que l'Inter Milan tombe, plus gêné par les approximations défensives que par l'absence d'options offensives. Car Lautaro Martinez et Perisic ont été plutôt réalistes… malgré deux grosses occasions manquées, une chacun, dans le dernier quart d'heure du match (75e, 76e). « C'est décevant, parce qu'on a tout fait pour gagner ce match. On est en colère parce que c'est un match qu'on voulait gagner et on a beaucoup d'occasions pour. On fait tout pour gagner, mais il y a des erreurs… », a ragé Lautaro Martinez sur Sky Sports. Le retour des Italiens est, par conséquent, un terrible aveu de faiblesse pour le onze madrilène, qui a encaissé 18 buts lors de ses 8 derniers matches européens à domicile. Après avoir été menés 3-0 contre le Shakhtar Donetsk lors de la première journée, et 2-0 contre le Borussia Mönchengladbach lors de la 2e journée, les hommes de Zinédine Zidane se sont retrouvés dans la position contraire mardi soir, en menant 2-0 après une demi-heure de jeu… Mais n'ont pas réussi à garder le contrôle du match. « A chaque victoire, l'équipe regagne de la confiance, et chasse les doutes générés par les mauvais résultats. On doit se tenir à l'écart de tout ça, aucune opinion ne doit détourner notre attention. On savait que c'était à la vie à la mort », a résumé le capitaine Ramos sur Movistar+ au coup de sifflet final. Malgré un coup de stress évitable, le Real Madrid empoche sa première victoire européenne cette saison, qui lui fait « un bien fou » d'après Zidane, alors que l'Inter devra encore batailler lors des matches retour de la phase de poules, pour gagner son ticket pour les 8es de finales.