Accusations de racisme et d'homophobie Neymar risque gros: la superstar parisienne et le défenseur marseillais Alvaro Gonzalez, accusés d'avoir échangé des propos homophobes ou racistes lors du PSG-OM du 13 septembre, passent en commission de discipline de la Ligue mercredi (17h00), avec peut-être de lourdes sanctions en vue. Alvaro a-t-il traité Neymar de «singe», comme le Brésilien l'assure ? Celui-ci a-t-il répliqué par des propos injurieux à caractère homophobe à l'encontre de l'Espagnol, comme le clame une chaîne espagnole ? A-t-il par ailleurs proféré une insulte raciste envers le Japonais Hiroki Sakai, ce qu'une source proche de l'OM croit savoir? Ces accusations sont sur la table de la Commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP), qui a instruit le dossier depuis deux semaines et doit, sauf improbable report, rendre son verdict mercredi soir après sa réunion par visioconférence, épilogue de l'intense feuilleton médiatique animé par les deux clubs rivaux de la Ligue 1. L'OM et le PSG sont en effet montés au créneau pour protéger leurs joueurs respectifs, depuis le «Classique» du championnat de France, remporté par les Marseillais au Parc des Princes (1-0) au terme d'une rencontre terminée entre bagarres, insultes et exclusions. Le but sera d'établir «ce qui s'est effectivement dit, ce qui a effectivement été entendu», a expliqué mi-septembre Sébastien Deneux, le président de la commission de discipline. Tout en insistant sur le fait que sa commission ne se prononçait que «sur des éléments objectifs, tangibles». Si le règlement disciplinaire de la Fédération française prévoit dix matches de suspension pour un «comportement raciste ou discriminatoire», ces sanctions peuvent être «diminuées», «augmentées», ou «assorties en tout ou partie du sursis» selon les «circonstances», indique ce même règlement. Cela rend la délibération plutôt imprévisible, d'autant que la jurisprudence est quasiment inexistante. Les cas impliquant directement des joueurs restent en effet assez rares dans l'histoire récente de la Ligue 1. En 2007, l'attaquant de Lyon Milan Baros avait été sanctionné de trois matches de suspension pour s'être pincé le nez en agitant une main devant, comme pour éventer une mauvaise odeur, en s'adressant au joueur camerounais de Rennes Stéphane Mbia. Et plus récemment, en 2013, l'Anglais de Marseille Joey Barton avait écopé de deux matches de suspension avec sursis de la part du Conseil national de l'éthique (CNE) après avoir traité le Parisien Thiago Silva de «gros» et de «transsexuel», notamment, sur les réseaux sociaux. Depuis le 13 septembre, les accusations croisées entre Paris et Marseille se sont multipliées, tout comme les expertises en lecture labiale commandées par différents médias pour tenter de décrypter les mots employés par les deux joueurs sur la pelouse. Mais l'animosité est peu à peu retombée en attendant l'audience décisive de mercredi. Pour Alvaro, «c'est très fort émotionnellement, très compliqué», a expliqué le milieu marseillais Morgan Sanson, alors que l'Espagnol a porté plainte après avoir reçu des menaces de mort par milliers après la rencontre. Côté parisien, l'entraîneur Thomas Tuchel s'est dit «inquiet» en vue du verdict, jugeant «pas équilibrées» les sanctions déjà prises par la commission de discipline. Deux salves de sanctions ont en effet déjà été prononcées: la première a concerné les Marseillais Jordan Amavi (3 matches) et Dario Benedetto (1 match), et les Parisiens Layvin Kurzawa (6 matches), Leandro Paredes (2 matches ferme plus un avec sursis) ainsi que Neymar, déjà (2 matches ferme plus un avec sursis). La seconde a épinglé Angel Di Maria (4 matches) pour un crachat en direction d'Alvaro Gonzalez. Ce qui promet au PSG un effectif encore décimé ces prochaines semaines, si Neymar venait à être suspendu pour plusieurs matches…