C'est ainsi le sort des Hommes dans le monde d'ici-bas: un début, une suite…puis une fin. C'est un constat: la mort est une fatalité, la notre. Portant, il faudrait, peut être, aimer sa destinée ou encore moins ; l'accepter. «Amor fati», comme disait l'autre ! Or, les artistes, les créateurs ont ce privilège voire ce don de vivre dans et à travers leurs œuvres, à jamais, à vie. Ipso facto, ils y laissent une trace après leur passage. Immortels! Anouar El Joundi, l'un des fils prodigues des planches nationales, à rendu l'âme mardi 15 septembre à l'hôpital militaire de Rabat ; après une longue lutte contre la maladie. Il avait 59 ans. Un grand nom de la scène artistique marocaine et arabe, parti un peu tôt, en silence, le regretté à ouvert ses yeux dans un foyer d'artistes et d'hommes de théâtre. En effet, tout le monde se souvenait de son père Mohamed Hassan El Joundi (1939/2017) ainsi que sa mère Fatima Benmeziane (1944/2015), deux figures emblématiques ayant manqué à la fois la radio, la télévision, le cinéma et le père des arts marocains. L'information de son décès est tombée comme un couperet. Un départ sans prévis! «La faucheuse a décidé ces derniers temps de nous surprendre chaque jour un peu plus. Elle a encore cueilli un autre. Elle a encore décidé de faire taire l'un des plus prolifiques des hommes de théâtre marocain, comme elle avait fait taire l'immense Hassan El Joundi notre Saif Douliazane et son honorable maman Lalla Fatima. Une famille de théâtre. Une famille honorable qui avait baigné dans l'art et la Culture. Adieu ssi Anouar. Ta voix et ton sourire resteront gravés dans les murs du Théâtre National Mohammed V où tu as grandi. Mes condoléances à toute la famille», a écrit le dramaturge et critique de théâtre Ahmed Massaia sur le défunt. Très tôt, plus précisément à l'âge de 12 ans, le défunt a fait ses premiers pas scène, en 1974, en incarnant le rôle d'un enfant palestinien dans la pièce de théâtre «Al Qadia» (la cause), écrite par son père, et ce dans le cadre du festival arabe moderne. L'artiste aux multiples facettes a mêlé entre son métier d'acteur, de comédien et celui de metteur en scène et de dramaturge. Une carrière hors normes, l'étoile du défunt a brillé de mille feux dans les cieux des mondes de la création et des arts avec la création, en 1983, de la troupe de théâtre «Masrah Alfounoune» qui est devenue par la suite une fondation portant le nom de sa mère, feue Fatima Benmeziane. «Avec son départ, le Maroc a perdu un de ses fils prodigues ayant consacré leur vie dans la consolidation et rayonnement d'une pratique artistique et théâtrale puisant dans les valeurs de la patrie et l'attachement aux fondements de la nation ainsi que ses symboles.», peut on lire dans un mot de la famille suite à son décès. Connu par sa voix, son charisme et son visage crevant l'écran, Anouar El Joundi a interprété de nombreux rôles à la fois dans des films, des séries et des pièces de théâtre entre autres «Zhar Al Batoul», «Zoulikha», «moi et Chama», «Amoud», «Tighaline», «Abdou chez les Almohades», «Al Oussia», «Rabii Cortoba».