Quelle mouche a bien pu piquer notre ministre de la santé, en ce temps crucial de la crise pandémique? Assurément, rien n'arrête sa désormais «passion» de limoger les responsables locaux de son département ! Il semble bien pousser sa manie sadique au-delà de l'admissible, à un moment où il s'avère raisonnable de mobiliser toutes les énergies nationales pour vaincre l'ennemi commun. Bien au contraire, il s'obstine à poursuivre son «hobby» de prédilection à renvoyer en série les cadres de la santé, sans aucun scrupule ni sens de la mesure. Dans la région de Souss Massa, il se paie le luxe de «descendre» pas moins de cinq têtes en pleine période endémique, en créant une vacuité accablante, à ces postes de forte acuité. Tout d'abord, il s'acharne sur Dr Aziz Errimani, directeur du Centre Hospitalier Régional Hassan d'Agadir qui fut arbitrairement harcelé et malmené, durant des mois d'affreux préjudices. Et pourtant, ce chirurgien fort réputé pour ses compétences et surtout ses actions citoyennes auprès des démunis, se voit en dehors de tout soupçon, après tant de réprobation infondée. Le successeur, Dr Ali Bataal auquel on a fait appel pour combler le vide à la rescousse, sans note de désignation, vient d'être remercié à la hâte, quoiqu'il ait fait preuve, comme à son accoutumée, d'abnégation et de vaillance, en tant que personnage adulé par toute la communauté locale, pour sa bonhomie et son affabilité. A présent, à Agadir, le secteur de la santé se déploie sans directeur d'hôpital ni délégué de la préfecture, depuis la nomination de son occupant à la province de Guelmim. En fait, peut-on imaginer un seul instant, la cite comme Agadir, sans responsables d'institutions vitales comme la santé, en cette phase critique? A proximité de la préfecture d'Agadir Ida Outanane dont le secteur de la santé est sévèrement bastonné par ces actes irréfléchis, le sort sanitaire, au sein de la province d'Inezgane Aït Melloul subira également les foudres du tortionnaire déchaîné. Récemment encore, en un seul revers de main, il balayait deux responsables du domaine. Le premier, Dr Aziz Makhlouf, fin délégué, connu de tous par son altruisme et son aménité, est «lâchement» poignardé, alors qu'il a constamment l'habitude d'accomplir sa tâche avec éclat et non sans abattage, après de loyaux services rendus à la besogne dont il s'est toujours fièrement acquitté. Le second n'est autre que le Dr Driss Bouhahi, directeur du Centre Hospitalier Provincial d'Inezgane qui a dû endurer le calvaire par une pénurie stressante de stock médicamental et de ressources humaines. Ce généraliste qui relayait Dr Aziz Errimani au poste, faisait sensation par une exemplarité hors du commun, en sens de responsabilité et en relationnel irréprochable aussi bien avec le personnel qu'il menait en tact raffiné qu'avec les patients dont il se comportait avec une rare sagacité. Toutes ces qualités de haute notoriété, n'ont pas suffi à échapper au supplice autocratique du technocrate. Comme son homologue, la province d'Inezgane Aït Melloul évolue pareillement sans responsables du secteur, tant à la direction de l'hôpital qu'à la délégation provinciale. Une situation pour le moins qu'on puisse dire, cacophonique. Enfin, la chaîne de griefs se poursuit pour atteindre, dans les jours à venir, l'éminent délégué de la province de Chtouka Aït Baha Dr Khalid Riffi qui, au regard de cette situation confuse, vient de déposer sa décharge. Mais, pour notre honorable ministre, présenter la démission est synonyme de révocation. Cependant, comme par hasard, cette décision draconienne qui s'abat sur les directeurs d'hôpital et les délégués de province, ne s'étend pas encore à la direction régionale. La logique des choses voudrait dire que si cela n'allait pas dans les provinces, comme le prétend le ministre, à travers ses décisions drastiques, ça ne pourrait pas aller non plus à la tête de la pyramide régionale. Comment peut-on concevoir une bonne direction régionale de santé, avec de mauvaises délégations et directions provinciales ? Il y a bel et bien quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette logique boiteuse ! On dira à notre respectable ministre qu'au lieu d'en finir avec tous les directeurs et délégués des provinces de la région, il vaudra mieux tenter l'expérience avec une seule et unique éviction, à la tête de la direction. Peut-être que c'est par là que viennent tous les maux de la région, à croire la manifestation que tiennent aujourd'hui les syndicats du secteur devant le siège de la direction régionale de la santé!