Institutions publiques : le Roi nomme trois hauts responsables    Toyota du Maroc investit 50 MDH dans un nouveau showroom à Casablanca    Le groupement « Boluda Towage-Marsa Maroc » désigné pour assurer les activités de remorquage et d'assistance à Nador West Med    OPA sur Eqdom : un taux de participation limité    Transport : Alstom dévoile le futur TGV marocain    Les prévisions du mercredi 2 avril    Aïd al-Fitr : entre spiritualité, élégance et gourmandise    Vers la création de la Banque africaine de l'énergie    Namibie. Modeste reprise de la croissance économique    Le miroir de l'Histoire-Donald Trump sur les traces de James Buchanan et Herbert Hoover : le déni de Dwight Eisenhower et Ronald Reagan    L'Alliance des Etats du Sahel établit un droit de douane commun    Somalie. Les Etats-Unis ont le contrôle exclusif des bases aériennes et des ports.    Pardon et réconciliation au Niger, libération d'anciens hauts responsables politiques et militaires    Gabon. La campagne pour la présidentielle est ouverte    L'industrie égyptienne du carrelage affectée par la dernière crise commerciale avec le Maroc    Soulaiman Raissouni, de l'hostilité envers la patrie à l'antisémitisme    Un Festival pour promouvoir la cuisine ivoirienne    Birmanie : le bilan du séisme dépasse les 2 700 morts    LdC de la CAF: Les Pyramids égyptiens battent les FAR (4-1)    Union Saint-Gilloise : Sofiane Boufal absent pendant plusieurs semaines    Un PL sur l'enseignement scolaire au menu du Conseil de gouvernement    Tamwilcom : Plus de 47,5 MMDH de financements en 2024    Trump menace Harvard de priver l'université de 9 milliards de dollars de subventions fédérales    Royaume-Uni : Le roi Charles reprend ses fonctions publiques après un traitement contre le cancer    Le Festival "On Marche" revient pour une 18è édition    A Rome, l'artisanat marocain marque de son estampille la plus grande mosquée d'Europe    Accidents de la circulation : 19 morts et 3.002 blessés en périmètre urbain durant la semaine dernière    1⁄2 Finale. Coupa del Rey / Ce mardi, Real Madrid-Real Sociedad: Horaire? Chaînes?    Tebboune revient sur ses pas face à la France malgré la reconnaissance de la marocanité du Sahara    Les Forces Armées Royales... Un œil vigilant pour protéger les frontières du Maroc    L'Algérie revendique l'abattage d'un drone malien Akinci    Comment soumettre l'ennemi algérien sans combattre    Aïd al-Fitr : Attention aux excès alimentaires après le jeûne !    Ligue 1: Hakimi y Ben Seghir en carrera por el premio Marc-Vivien Foé    Francia: François Bayrou da marcha atrás sobre la prohibición del velo en el deporte    Khénifra: El cuerpo de un niño hallado 13 días después de su ahogamiento en el Oum Er-Rbia    Education/Droits humains : Bourqia, Bouayach et Belkouch pour incarner la vision Royale    Equipe nationale : Regragui, out? Simple fake news!    Ligue 1 : Hakimi et Ben Seghir en lice pour le prix Marc-Vivien Foé    Une chanson qui relie le passé au présent... Quand la voix de Hassan II rencontre les rythmes d'aujourd'hui    Lancement de "Visions Théâtres", nouvelle revue scientifique spécialisée dans la pratique théâtrale    Zineb Hattab : première cheffe végane étoilée en Suisse, une révolution gastronomique    Le «Kruzenshtern» russe en escale à Agadir du 2 au 4 avril    Accords migratoires UE-Maroc : Bruxelles examine le 7 avril sa coopération avec Rabat sur les retours et la gestion des flux    Muay Thai : deux combattants marocains en lice lors du ONE Fight Night 30 à Bangkok    Des vestiges vieux de 3 000 ans, découvert à Kach Kouch au Maroc, réécrivent l'histoire du Maghreb    CAN U17 : L'Afrique du Sud renverse l'Egypte au bout d'un match à 7 buts !    Maroc – Algérie : Après la bataille Wikipédia, l'affrontement numérique via Grok sur X    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Pourvu qu'il soit de bonne humeur» de Loubna Serraj
Publié dans Albayane le 27 - 07 - 2020

Une plume prometteuse. Loubna Serraj, étoile montante de l'écriture, signe son premier roman portant comme titre «Pourvu qu'il soit de bonne humeur» paru chez la maison d'édition basée sur Casablanca, «La croisée des chemins».
Certes, au-delà des mots et des maux, l'Homme a toujours une raison derrière l'acte d'écrire, et ce en pointant du doigt sur les non-dits, en donnant la parole aux oubliés, aux marginaux, aux précaires, aux personnes souffrant dans leur peau.
L'écriture est aussi une affaire personnelle, une position vis-à-vis du monde et de ses métamorphoses.
Deux époques, deux générations, deux destinées... dans ce roman qui ne tombe pas des mains, l'auteur prolonge le lecteur dans l'univers de deux femmes, deux personnages Maya et Lilya.
Maya, une femme rêveuse et malheureuse, a été victime de la violence, du mépris et de l'esprit rétrograde de toute une époque où la société tournait du dos à la femme. «Depuis un an, elle avait dû, à regret, arrêter ses études», peut on lire dans la page 9 du roman.
Un mariage arrangé et un homme qui lui a été imposé, ce personnage est la voix d'un bon nombre de femmes emprisonnées derrière les quatre murs en béton et les idées patriciales ancrées dans les mentalités des gens sous prétexte des rapports sociaux, des coutumes, de l'honneur...entre autres.
«Il m'avait fallu de longues années pour faire le deuil d'une véritable relation mère-fille», disait Maya.
Un viol conjugal...
«Il y a des mariages qui sont des enterrements», affirmait Jean-Paul Sartre. Celui de Maya en faisait partie. De prime abord, elle n'a pas choisi son mari, mais il lui a été imposé par sa mère et son père. En effet, dans ce roman bien ficelé et magnifiquement écrit, Loubna Serraj a mis les mots sur les maux de son personnage en subissant un viol permanant et vivant dans un enfer insupportable. La description détaillée et minutieuse en disait en long.
Une femme épanouie et assoiffée de liberté, Maya vivait dans ses rêves, dans sa bulle loin des regards froids, fades et agressifs de son époux, Hicham. Par ailleurs, cette vie de couple où la communication n'existait plus, où la violence prime...était un véritable cimetière où sont enterrées ses envies et ses aspirations de femme, d'être humain.
Le corps, un champ de bataille...
«Le corps est une grande raison», a fait savoir Nietzsche. « Une nuit de noce terrible et atroce », c'est avec ces mots que l'auteure du roman décrit la blessure profonde de Maya. Et d'ajouter : «(...) j'essaie de relever ma tête, mon corps s'est transformé en une espèce de plaie béante qui me fait mal à chaque respiration ; mes jambes sont lourdes, mes bras pèsent une tonne », p.23. Ainsi, cette sensation de déchirement, de fracture a accompagné le personnage tout au long de sa vie, de l'histoire...et peut être même près.
En lisant entre les lignes, Loubna Serraj a braqué les projecteurs non seulement sur ce corps souffrant, dépouillé mais aussi et surtout libre, indépendant, révolté contre toutes formes de soumission, d'exploitation, d'instrumentalisation.
«Mon corps, ce corps dans lequel je me retrouve, tremble, se contracte, frissonne de froid mais surtout de peur, j'ai l'impression», ajoute Maya.
Les livres : la voie royale qui mène... ailleurs !
Une échappatoire. Pour Maya, la lecture était une issue salvatrice, une seconde vie, une voie royale qui mène... ailleurs. «Je vis ces livres comme on pourrait vivre plusieurs vies ; d'autres vies qui ne sont pas la mienne», p.71. À vrai dire, il est des livres ayant sauvé des vies condamnées à l'enfermement, à l'exil.
Dans sa solitude la plus totale, ce personnage a tissé une relation spirituelle voire poétique avec les livres notamment ceux de Stendhal, Camus, Jorge Zaydan... et les autres. Exilée, certes, cette femme assoiffée de liberté confiait ses secrets latents aux mots, au lys, roi des fleurs. Une espèce de bovarysme !
Une leçon de vie...
Incontestablement, le temps a cette capacité d'arranger les choses. Or, ce roman est en fait une histoire dans l'histoire, un cri contre l'injustice, une leçon de vie...à retenir.
Contrairement à Maya, Lilya, journaliste de profession, a pu affronter sa réalité en assumant ses choix et en allant jusqu'au bout de ses rêves. Dans «Pourvu qu'il soit de bonne humeur», la femme est au cœur d'une guerre totale et sans merci contre les préjugés, contre une réalité imposée et pensée par les dominants et leur adoxa. En revanche, une lueur d'espoir jaillit avec les idées éclairées incarnées par Rhani, Marwan et les autres. Il faut le dire, l'avenir de ce pays est entre les mains des femmes... et des Hommes. Un roman à lire et à relire.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.