Cela fait des décennies que la citadelle d'Agadir moisissait dans les oubliettes. Des tentatives de restauration du site ont, en fait, jalonné les multiples anniversaires du séisme, sans succès notoire. Que de ragots et de verbiages intempestifs ! Bref, tout cela relève maintenant du passé, puisque depuis moins de deux ans, on s'y met pour de bon pour sortir ce patrimoine historique de son marasme mortifère. Dernièrement, ce légs traditionnel de haute symbolique de la région, semble renaître de ses cendres. Tout d'abord, On rappellera l'imposant atelier qui a eu lieu au siège de la Wilaya de la region Souss Massa, en présence de nombre d'intervenants institutionnels et associatifs, notamment le Wali de la région, le président du conseil régional, le directeur régional du ministère de la culture, les élus, les responsables des services extérieurs autour du projet de restauration, de valorisation et de reconsidération de la prestigieuse citadelle de la capitale du Souss, appelée communément la Kasbah Agadir Oufella. Cette rencontre, modérée par le doyen de la Faculté des Lettres et Sciences humaines d'Agadir, a été marquée par un échange pertinent et un débat profond autour de ce symbole emblématique de la ville dont les remparts et les créneaux renvoient à une histoire ancestrale typique de la région. Il faut bien dire que ce patrimoine idyllique qui surplombe la splendide baie d'Agadir, reste le seul vestige qui non seulement pourrait garder son originalité ancestrale, en tant que bouclier repoussant les assauts des ennemis d'antan, mais aussi assurer un réel centre récréatif, de par son positionnement de référence sur le promontoire majestueux aux pieds de l'Atlantique. A cet égard, on déplorera au passage, la confiscation des canons qui avaient élu domicile sur la forteresse, durant des dizaines de décennies. Seuls deux d'entre eux ont pu survivre en ville et continuent à vivre à l'entrée du siège de la Wilaya. Aujourd'hui, il semble que tous les acteurs en présence sont sortis de leur léthargie et se sont donnés la main pour sursaut salutaire. Il est donc question de mettre en oeuvre, dans la synergie et la concorde, un plan d'action défini dans le temps, fondé sur l'intervention concrète de tous les opérateurs en place, en vue du réaménagement de la Kasbah d'Agadir, en parfaite conformité des normes de réhabilitation et des spécificités des lieux. Cette mission sera, en effet, assignée aux experts en archéologie, en anthropologie et d'autres, mais également aux bailleurs de fonds aussi bien du public que du privé. C'est aussi une opportunité pour le secteur du tourisme d'insuffler des bouffées d'oxygène en se dotant d'un espace idoine pouvant drainer des visiteurs passionnés par la découverte et l'exotisme, au lieu de se contenter du soleil et de la plage. Aujourd'hui que jamais, la mise en avant de la vision concertée, basée sur la mise à niveau de la Kasbah d'Agadir, est confortée par l'intérêt royal lui permettant de s'insérer dans une approche global du développement urbain dont le coup d'envoi fut enclenché en février dernier, sous les hauts auspices du Souverain. L'ébauche de la Kasbah dont les premiers jets ont déjà déblayé le terrain et balisé le chemin, s'articule autour de trois objectifs essentiels, à savoir : la préservation de l'identité et de la mémoire de cet emblème de choix au moment des travaux de refonte du site et de ses entourages; l'encouragement de l'accès à la Kasbah avec le respect absolu de l'environnement et la vulgarisation de ce patrimoine par le biais de tous les moyens possibles.