Au lieu de faire preuve de solidarité et d'un sens d'humanisme, comme c'est écrit noir sur blanc dans leur charte, la direction de l'Enseignement catholique au Maroc (ECAM) a préféré faire la sourde oreille aux revendications de l'ensemble des parents d'élèves à Mohammedia, tout en s'arc-boutant sur ses positions. Il faut dire que le top management de cet établissement rejette catégoriquement toute option de négociation collective en fourbissant des arguments jugés infondés selon les parents. D'ailleurs, dans une lettre adressée aux parents, les dirigeants de l'ECAM soulignent en substance qu'ils «ne sont pas soumis aux dispositions de la loi considérée comme formant le statut juridique de l'enseignement privé et que leur action est régie par une convention cadre conclue avec le département de tutelle en juillet 2003». Une expression qui cache en filigrane tout un message, a souligné à Al Bayane un parent d'élève qui est venu assister au sit-in de protestation ayant eu lieu cette semaine devant l'institut «Le nid familiale». Comme quoi, « les décideurs de l'école voulaient nous dire en filigrane qu'ils ne sont pas du tout concernés par le principe de territorialité de la loi et que rien ne pourra plier la direction», nous confie une maman d'un élève. Et d'ajouter que «l'attitude de la direction ne fait que ternir l'image de l'ECAM qui ne cesse de nous bombarder de messages d'éthique et de valeurs humaines», ironise-t-elle. Pour un dialogue institutionnalisé En fait, les parents d'élèves venant nombreux pour protester contre la direction insistent sur l'urgence de la mise en place d'un «dialogue institutionnalisé». La majorité d'entre eux pointent du doigt la faiblesse de l'enseignement à distance de l'école, durant le confinement sanitaire imposé par les autorités publiques. Ils estiment que le service dispensé demeure en deçà de leurs attentes. Autrement dit, ils déplorent «l'absence d'une vision et d'une stratégie claires visant à assurer un enseignement à distance de qualité qui répond aux besoins spécifiques des élèves. Selon la plupart des parents, l'école a accusé beaucoup de retard en matière de communication des cours depuis le début de la crise. Le comble, c'est que les parents n'ont été saisis par l'école pour régler les mensualités ou les informer des dates de vacances scolaires. En sus de cela, est-il raisonnable que la direction exige le paiement de la totalité des mensualités alors que l'outil de l'opération d'apprentissage (tablettes, pc..) a été assuré par les parents, sans omettre la précarité du contenu qui laisse amplement à désirer? Et ce n'est pas tout, étant donné que les parents affirment qu'ils étaient livrés à leur sort faute d'une intermédiation efficace de la Délégation de l'éducation nationale qui semble opter pour une neutralité négative voire incompréhensible, déclare un parent d'élève. Khalid Darfaf