Dans le cadre du «Digital African Tour», la 3ème édition du ‘'Mpay forum'' s'est tenue le 12 juin dernier à Casablanca. Cette édition se pose une question cruciale : «Le futur du paiement sera-t-il mobile ?». L'avenir du paiement sera incontestablement mobile. La preuve : le taux d'équipement en smartphones est aujourd'hui nettement supérieur au taux de bancarisation. D'ailleurs, au Maroc, le Centre Monétique Interbancaire (CMI) précise que l'évolution des paiements via internet sur les 3 dernières années, a réalisé un bond de 235% en nombre et s'est multiplié par 1,5 en termes de montant. Prenant en compte cette évolution remarquable et notable, la direction des études et des prévisions financières (DEPF), dans son rapport récemment paru, recommande de s'arrimer aux nouvelles mutations du paysage bancaire africain, marqué notamment par l'émergence du mobile money. Dans le même sillage, le Fondateur de HPS Mohammed Horani a fait observer que des solutions et des produits vont être offerts par les banques et par les établissements de paiement en vue de booster le paiement mobile au Maroc. «Actuellement, HPS a le statut d'un établissement de paiement», a-t-il fait savoir, notant qu'il y a aussi «ce qu'on appelle les établissements de paiement régis par des règles beaucoup moins exigeantes par rapport aux banques et qui peuvent contribuer et être actifs dans le domaine du paiement mobile». Pour sa part, Francis Meston, Group Executive vice-président d'ATOS, leader international de la transformation digitale pense que le «Royaume dispose de tous les atouts en termes de paiement mobile. Notamment un système bancaire interopérable, un taux d'équipement en smartphones qui est très important et une poussée remarquable de la Fintech dans le pays». Potentiel sur lequel a misé, sur les cinq ans à venir, la Banque Mondiale qui entend devenir partie prenante de l'évolution du Royaume en l'accompagnant dans son développement d'un secteur financier inclusif et d'une économie numérique compétitive avec une enveloppe globale d'investissement de 6,6 milliards de DH. Ce forum se veut aussi une initiative à même de permettre la production de valeur ajoutée scientifique «made in Africa», de «networker» et de s'enquérir des avancées du continent sur divers aspects liés au digital. «Les services de banques mobiles ne cessent de progresser : une évolution plutôt timide au Maghreb mais plus soutenue ailleurs notamment dans les pays de la Cédéao avec des chiffres édifiants : 104,5 millions de comptes de mobile money en 2017 avec une évolution à 2 chiffres d'année en année. En 2018, selon le GSMA, 48% des utilisateurs du mobile money dans le monde sont Africains», explique Saloua Karkri-Belkeziz, présidente de la Fédération marocaine des technologies de l'information, des télécommunications et de l'offshoring (APEBI), organisateur de l'événement en partenariat avec le CIOMag et l'Agence du développement du digital (ADD).