Après la démission samedi dernier du vice-chancelier autrichien Heinz-Christian Strache et le limogeage, lundi, du ministre de l'intérieur Herbert Kickl suite à son refus de se retirer à l'instar du vice-chancelier du fait de leur implication commune dans ce que l'Histoire retiendra comme étant l'«Ibiza-gate», tous les ministres issus du FPÖ, Parti de la liberté d'Autriche, extrême-droite, ont décidé, en fin de journée de présenter collectivement leur démission. Cette rétractation unanime, qui met fin à une coalition de la formation d'extrême-droite avec les chrétiens conservateurs du Parti populaire ÖVP qui aura duré 18 mois, survient à la suite de la diffusion vendredi, par «Der Spiegel» et la «Süddeutsche Zeitung», d'une vidéo filmée à l'insu du vice-chancelier autrichien, durant l'été 2017, dans une villa sise à Ibiza. Dans cette sulfureuse vidéo, le vice-chancelier Heinz-Christian Strache, leader nationaliste à la tête du FPÖ depuis 2005, évoquait son entière disposition à octroyer des marchés publics à un oligarque russe en échange de financements au profit de sa formation politique. Mais avant même que cette démission collective n'intervienne le chancelier Sebastian Kurz qui avait jugé que cette malheureuse affaire va inévitablement causer des «dégâts importants à l'image de l'Autriche», a fait part, samedi, de son intention de convoquer des législatives anticipées courant Septembre 2019. Entre-temps, «un gouvernement technique sera chargé de poursuivre la gestion des affaires courantes note «Der Spiegel». Aussi, Sebastian Kurz a-t-il appelé tous les partis politiques à «garantir la stabilité» du pays ébranlé par l'éclatement de la coalition droite conservatrice (ÖVP) – droite nationaliste (FPÖ) à tendance eurosceptique qui main dans la main s'étaient opposés à la crise migratoire qui affecte le vieux continent. Or, la crise politique provoquée par l'«Ibiza-gate» a poussé certains responsables européens à mettre en garde leurs concitoyens contre un vote pour l'extrême-droite. «Il ne faut donner à ces radicaux aucune influence sur notre Europe» dira Manfred Weber, le député européen, membre de l'Union chrétienne-sociale en Bavière qui préside le groupe PPE au Parlement européen alors que la chancelière allemande a appelé, quant à elle, à «résister aux politiques qui sont à vendre»; allusion faite à l'«Ibiza-gate» autrichien. Mais si, jusqu'à la semaine dernière, la coalition FPÖ-ÖVP s'affichait comme étant un modèle idéal, un exemple à suivre par les autres Etats de l'U.E. où, ces dernières années, les formations nationalistes avaient multiplié les succès électoraux dans l'optique de renforcer leur présence au sein du Parlement européen, la réussite ne semble pas être de leur coté cette fois-ci. Quelles vont être les chances des partis nationalistes au cours des élections européennes qui se tiendront du 23 au 26 Mai 2019 ? Attendons pour voir…