Le rendez-vous de Casablanca de l'Assurance a été l'occasion de débattre des grands défis et risques auxquels sont confrontées aujourd'hui les compagnies d'assurance. Une focalisation particulière a été portée sur l'intelligence artificielle, les cyber-risques ou encore les changements climatiques. La 6e édition du RDV de Casablanca de l'Assurance a été marquée par la participation de 40 intervenants nationaux et internationaux, spécialistes venus des quatre coins du monde pour débattre les principaux enjeux des compagnies d'assurance. Pour Ibrahim Obaid Al Zaabi, directeur général de l'Autorité de l'assurance aux Emirats Arabes Unies (EAU), «Les risques d'hier n'existent plus aujourd'hui. Le monde évolue constamment et les risques aussi». De son avis, «la R&D est désormais primordiale pour assurer la pérennité des entreprises de la région MENA». Un autre enjeu non moins important est celui de la digitalisation du secteur de l'assurance. La digitalisation devient un axe majeur de développement. Philippe Cotelle, Head of Insurance Risk Management à Airbus Defence and Space, estime que dans le cadre de son intervention dans le panel : «Développer la résilience face aux cyber-risques» que «la digitalisation ne devrait pas être perçu comme un risque. C'est une décision du management qui a décidé de rendre son entreprise plus efficace et donc plus digitale. Pour cela, il faut redonner, au management les clés de compréhension des conséquences de la digitalisation et donc des cyber-risques». Une autre thématique a porté sur l'assurance Santé ou la gestion des risques sanitaires à l'échelle mondiale et le règlement sanitaire international». Dans ce cadre, Eric BERTHERAT, Directeur OMS (Organisation mondiale de la santé), a expliqué, que: «L'urbanisation peut contribuer à l'augmentation du risque d'infection. Nous sommes, particulièrement, préoccupés par les grandes capitales dans les pays émergents. Selon lui, contrairement à ce qui passe en Europe, dans les pays émergents, la population s'installe avant la mise en place des infrastructures, ce qui augmente le risque infectieux et exacerbe le risque global. Manuela Zweimueller, Head of policy department of EIOPA, a souligné que «la régulation est nécessaire pour maîtriser le risque. Ce risque augmente avec l'adoption de la mise en place d'une stratégie de digitalisation par toutes les entreprises. Il faut dès lors avoir des outils de protections des données, notamment, celles des consommateurs. La Cyber résilience est, donc, un élément clé à intégrer dans la stratégie des compagnies d'assurance». Dans son intervention, Nadia Fettah, Directrice Générale de Saham Finances, a précisé que le fait d'évoluer dans un secteur régulé représente une chance pour l'Afrique. Et d'ajouter que Les régulateurs nous protègent des aléas du marché en surveillant de très près la pérennité des compagnies d'assurance. «C'est ce qui nous permet de rester rentables» a-t-elle conclut. L'intelligence artificielle et la robotique sont amenées à changer, inéluctablement, le visage de l'assurance à l'avenir avec un grand impact sur le marché de l'emploi et de la relation client. Le constat fait est qu'il y a de moins en moins d'agents dans les compagnies d'assurance, à travers le monde. On demande, aujourd'hui, aux clients d'aller sur des applications. On peut, donc, mettre en place des humanoïdes qui joueraient, à l'avenir, le rôle des agents», relate Nadia Magnenat-Thalmann, directrice du centre de recherche NTU à Singapore et celui de MIRA Lab à l'université de Genève, lors du panel «Intelligence artificielle, robotique : Où allons-nous ?». Néanmoins, elle considère que l'intelligence artificielle n'est pas porteuse que d'opportunités. Certains acteurs entrevoient déjà les menaces : «L'intelligence artificielle est porteuse d'énormément de risques pour la mutualisation. La solidarité qui existe aujourd'hui dans nos systèmes d'assurance peut disparaître puisqu'on aura à l'avenir une analyse très fine du risque Santé de tout un chacun, par exemple. Et donc, certains assurés peuvent refuser de contribuer à l'effort de cette solidarité qui existe aujourd'hui», a alerté Pascal Demurger. «Concernant les Risques et opportunités liés au changement climatique» Stéphane Penet, Directeur des Assurances de dommage et de responsabilité à la Fédération Française de l'Assurance : a indiqué que «En tant qu'assureurs, notre matière première est le risque. Et donc, le changement climatique ne peut être qu'une opportunité. Tout réside dans l'anticipation des opérateurs à ce nouveau défi. Et de poursuivre, ce sont les conséquences du changement climatique qui représente un risque. Ce risque, il faut l'analyser et l'anticiper dans l'objectif de le maîtriser, au risque de le subir».