Aïd Al Fitr célébré lundi au Maroc    Syrie : Formation d'un nouveau gouvernement    Criquets pèlerins en Tunisie : des experts de la FAO évaluent la situation    Le Niger se retire de la Force mixte anti-terroriste autour du lac Tchad    Le Trésor devrait maîtriser son déficit à 58,2 MMDH en 2025 (AGR)    Période de repos biologique du printemps 2025 pour la pêche au poulpe : Interdiction temporaire de la pêche de la Seiche au sud de Sidi Ghazi du 1er avril au 31 mai    13,3 milliards de dirhams d'exemptions fiscales pour 277 importateurs de bétail, selon les révélations accablantes de Mohamed Nabil Benabdallah    Au Maroc, le Chinois CITIC Dicastal a érigé en huit mois la première "usine-phare" d'Afrique    Semaine Eco – EP53. «Poisson à prix raisonnables» ; Managem ; Route Agadir-Inezgane, Expo Gnaoua    Maroc-Inde: l'ambassadeur du Maroc à New Delhi rencontre un haut responsable militaire indien    Alger interdit à ses diplomates tout déplacement en France, y compris en transit    Défense antiaérienne, artillerie : La mise à niveau de la puissance de feu des Forces Armées Royales    La fusée allemande Spectrum s'écrase peu après son lancement    Levée de l'alerte au tsunami après un séisme de magnitude 7,1 près des îles Tonga    CAN U-17 : Où regarder le match Maroc-Angola ce dimanche soir ?    France: La violence dans le football ne cesse de prendre de l'ampleur    ¿Dónde ver el partido Marruecos-Angola de la CAN Sub-17 este domingo por la noche?    Aïd Al Fitr : Appel à redoubler de vigilance et à prendre les précautions de sécurité sur les routes    Sixtine Félix reveals why she changed her stance in Bennis-Alj-Slaoui rape case    Ouarzazate : plus de 230 millions de dirhams pour des projets de développement socio-économique et sportif    Le président de X-Links menace de délocaliser la liaison reliant le Maroc au Royaume-Uni face à l'inaction de Londres et qualifie Rabat de «future puissance des énergies renouvelables»    Maroc : des sinistrés du séisme contraints de signer un engagement contesté    Aïd Al-Fitr : les Marocains restent fidèles à leur héritage vestimentaire    Températures prévues pour le lundi 31 mars 2025    Ramadan : 69,1% de PdA pour la télévision publique marocaine    Jazzablanca 2025 : Le groove australien s'invite avec Parcels    Ministère des Finances. Omnidata assurera la maintenance du système d'endettement et de la trésorerie pour 4,5 millions de DH    Le duo Safia Fassi Fihri et Youssef Benamar a conseillé le chinois Sunrise sur son investissement de 2,3 milliards de DH dans le textile    Tanger Med. Le complexe portuaire désormais approvisionné avec 100 % d'électricité verte    Ligue 1: Monaco retarde le sacre des Parisiens    Panathinaïkos : Ounahi victime d'un accident de la route avant le choc face à l'Olympiakos    Al Ain : Soufiane Rahimi s'illustre malgré la défaite    16es. Coupe du Trône: Vingt buts inscrits samedi soir    Pour l'IMAP, le Plan Maroc Vert a favorisé des cultures intensives en eau au détriment de variétés plus adaptées aux conditions arides    L'Aïd El Fitr célébré lundi en Egypte, en Jordanie, au Sultanat Oman, en Syrie et en Irak    Liga : Une victoire ''polémique'' du Real avant Barça-Gérone de cet après-midi    Polisario : Après les policiers, les enseignants sont privés de salaires    Fès: Dons royaux au profit de familles nécessiteuses et de personnes vulnérables    Rabat : Cérémonie en célébration de la Journée mondiale du théâtre    Coupe du Trône: résultats et suite du programme des 16ès de finale    Aïd al-Fitr célébré lundi en Egypte, Oman, Syrie et Irak    Ramadan 2025 : Les Marocains préfèrent le pôle audiovisuel public    Parlement français : Un député pro-Polisario irrité par la carte du Maroc incluant le Sahara    Espagne : La Marche verte intègre les manuels scolaires    Casablanca : après le Bloc Bouazza, quelles seront les prochaines démolitions ?    Les acteurs américains Matt Damon et Zendaya en tournage au Maroc    Nuit du Destin à El Jadida : Une Symphonie de Traditions et de Foi    Deux Marocains remportent les première et troisième places du prix Katara pour la récitation du Saint Coran    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Phone Group & Bertelsmann: Une fusion pour dompter la concurrence?
Publié dans Albayane le 11 - 03 - 2019

Conclue l'année dernière et prévue pour être effective pour ce début d'année 2019, la fusion entre les filiales offshoring de Saham Group et Bertelsmann a donné naissance à une nouvelle marque, Majorel. L'ensemble ambitionne de jouer un rôle prépondérant dans le secteur de la relation client à l'échelle internationale. Au Maroc, l'on s'attend à une recrudescence de la concurrence, avec les Intelcia, Outsourcia & co entre autres dans le viseur.
Les fiançailles auront duré 14 bonnes années. Puis les deux entreprises se sont dit oui en septembre dernier. Le conglomérat allemand Bertelsmann, qui est partenaire de Phone Group depuis 2004 avec une participation de 60%, et Saham Group ont finalement décidé de passer à l'étape supérieure. Durant toutes ces années, Bertelsmann pourtant majoritaire dans le capital de Phone Group en avait laissé le management à Saham. Avec cette fusion des activités, c'est une page qui se tourne dans la vie de Saham qui "parachève" sa transformation en fonds d'investissement, mouvement entamé et amplifié par la cession l'année dernière de son pôle assurance, Saham Assurances, au sud-africain Sanlam. Puis, et par la cession d'actifs de son pôle Santé. La nouvelle marque Majorel, déjà déployée, a pris la relève des noms des différentes entreprises versées dans cette fusion.
Une course pour le leadership mondial
Car en effet, cette fusion des activités d'outsourcing des deux partenaires de longue date a concerné de part et d'autre deux entités. Saham Group a apporté à Majorel , Ecco Outsourcing (opérateur égyptien racheté en 2015), Phone Group (créée en 2000) et Pioneers Outsourcing (opérateur saoudien acquis fin 2017). Et Bertelsmann y a ajouté Arvato CRM Solutions. En contrepartie, les deux groupes détiennent à parts égales l'actionnariat de Majorel. Et cette dernière se retrouve propulser en Afrique et au Moyen-Orient, dans 25 pays, où elle détient désormais des filiales pour près de 14.000 employés. Avec l'intégration de ces filiales (qui appartenaient à Phone Group), Majorel compte au total 48000 collaborateurs, parlant couramment 36 langues et couvre 28 pays sur 4 continents. Son portefeuille de clients est porté à 500 et l'ensemble compte pour un chiffre d'affaires annuel de 1,2 milliard d'euros.
«Nous ouvrons un nouveau chapitre. La nouvelle société détiendra des positions de leader sur des marchés en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. Elle prévoit d'élargir encore son empreinte régionale et d'améliorer ses capacités et ses services numériques à l'endroit de ses clients», expliquait Thomas Mackenbrock, Directeur Général de Majorel, à l'occasion. La conjugaison des efforts des deux partenaires dans cette joint-venture a pour objectif de prendre des parts significatives dans le secteur et se classer parmi les meilleurs. Majorel devrait se positionner, d'entrée, comme 5ème ou 6ème opérateur d'outsourcing mondial derrière des acteurs tels que Teleperformance, Infosys, etc. L'entreprise devrait chercher rapidement à confirmer sa place dans le top 5 avant de bousculer les grands. Mais comment expliquer un tel besoin de fusionner les entités?
À en croire un confrère citant une source anonyme, en 2018, le géant allemand de la communication, des médias et de l'éducation «n'était pas satisfait de la taille de son activité et envisageait deux options stratégiques, la céder ou s'agrandir». L'idée de cette joint-venture serait donc née d'une proposition faite par Phone Group, partenaire de l'allemand depuis de longues années. «Nous étions intéressés par l'activité mais nous ne voulions pas la racheter car cela implique un gros investissement. En même temps, vous ne voulions pas vendre nos filiales d'outsourcing car nous croyons dans le métier», expliquait encore cette source chez Saham.
Mais la connaissance et la maîtrise du marché africain par le groupe marocain auront fini par convaincre Bertelsmann d'opter pour une co-entreprise. D'autant que sur les marchés africains où l'allemand est absent, l'entreprise marocaine est implantée, jouissant d'excellentes compétences avec une maîtrise de plusieurs langues à même de faciliter son business. L'ensemble disposera de deux sièges : l'un à Casablanca pour gérer les marchés africains et l'autre aux Luxembourg pour coiffer les clients européens. «Bertelsmann a un portefeuille client énorme et une force de frappe exceptionnelle. De notre côté, nous avons l'expertise métier depuis plus de 20 ans et une expertise des pays en voie de développement. Bertelsmann le sait, ils sont actionnaires de Phone Group à 60% depuis 2004 et nous ont laissé la gestion», expliquait une source chez Saham quant à cette opération.
Avis de tempête sur le secteur?
Au Maroc où Majorel se renforce immédiatement, l'opération arrive à point nommé. L'exercice 2018 du secteur s'est soldé par des réalisations intéressantes et encourageantes. Pour la première fois, le secteur de l'outsourcing devrait dépasser la barre des 10 milliards de dirhams de revenus. «Nous avons connu une belle année 2018, avec une performance bien supérieure aux deux dernières années en termes de croissance de revenus à l'export et de création nette d'emplois. Alors que la croissance moyenne annuelle s'élevait à 7% depuis 2016, nous devrions dépasser le seuil de 10% en 2018, si la tendance des 3 premiers trimestres se confirme», déclarait Youssef Chraïbi, président du Groupe Outsourcia et président de la Fédération marocaine de l'Outsourcing, à la presse. Et la perspective de croissance pour cette année en cours devrait dépasser les 10% une fois de plus. Un gâteau à partager, notamment avec des concurrents importants tels que Intelcia, géant dans le secteur.
L'entreprise, présente dans plusieurs pays à l'international sera-t-elle impacté par ces changements capitalistiques ? A priori, non, étant donné que les deux acteurs ayant formé Majorel existaient déjà sur le marché, avec leurs propres portefeuilles. Mais la bataille pour la conquête d'autres clients pourrait être rude et amener à des ajustements dans le milieu. Mais ceci sera de bon augure dans un secteur qui tente de relever le défi de l'emploi et qui a contribué résorber un peu le chômage.
D'ailleurs, Majorel compte «investir de manière significative dans l'humain, dans la data et dans la technologie, pour nous permettre d'innover et d'apporter à nos clients des solutions et des produits optimisés et performants», selon Thomas Mackenbrock, son directeur général de Majorel. Des investissements qui pourraient ramener le secteur de plus en plus proche des objectifs de son contrat-programme, lequel prévoyait un PIB de 16 milliards de dirhams et 100.000 emplois en 2020. Il reste encore deux ans pour les titiller…
Soumayya Douieb
Bertelsmann : un conglomérat aux grands appétits
L'entreprise allemande est très peu connue au Maroc, encore moins dans ce secteur où des cadors comme Intelcia ou Outsourcia et d'autres jouent les premiers rôles. Pourtant, l'entreprise est un géant européen ayant généré quelque 17,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2017. Bertelsmann est un groupe de médias (56 chaînes de télévision, 31 radios), de services et d'éducation qui intervient dans plus de 50 pays dans le monde. Elle englobe le conglomérat de média RTL Group, la maison d'édition Penguin Random House, le groupe de presse Gruner + Jahr, l'entreprise musicale BMG, le fournisseur de services Arvato, le Bertelsmann Printing Group, le Bertelsmann Education Group et Bertelsmann Investments. L'entreprise compte plus de 119000 (avant joint-venture avec Phone Group).
Avec le nouvel ensemble, Bertelsmann mise sur les services à valeur ajoutée comme la conquête clients, la modération et gestion de contenu, le recouvrement, la facturation, la gestion de commandes, les programmes de fidélité pour gagner des points sur ses marchés. Majorel serait déjà, selon son management, leader sur les marchés européen, africain et moyen-oriental. Elle compte se renforcer en Asie et Amérique, deux marchés importants sur lesquels elle dépassée de loin par ses concurrents, notamment américains. Le marché indien, vaste de plus de 1 milliard d'habitants est dans la ligne de mire de l'entreprise.
Saham : les contours d'une transformation en fonds d'investissement
Est-ce une tendance nouvelle ou le cours normal de grandes sociétés ? Car la transformation en fonds d'investissement du Groupe Saham semble faire écho à celui lancé il y a quelques années par la Société Nationale d'Investissement (SNI) qui a abouti l'année dernière au délaissement définitif de son nom pour un nouveau. La SNI, qui avait ingéré en 2010 les activités et les actifs de la non moins connue ONA, vient de boucler une année complète avec sa nouvelle identité : Al Mada. Une dénomination et un changement d'identité qui ont fini de parachever la transformation de cet acteur central de l'économie marocaine en fonds d'investissement.
Le deal entre Saham Group et Bertelsmann est dans ce sens, la première d'envergure pour le groupe depuis que celui-ci s'est transformé en fonds d'investissement. Une transformation marquée par la cession de sa branche assurances, Saham Assurances, à l'opérateur d'assurances sud-africain Sanlam, la cession de cliniques de sa branche Santé. Pour rappel, la cession de Saham Assurances, dont la validation définitive n'est intervenue que des mois plus tard, aura généré à Moulay Hafid Elalamy, ministre du commerce et de l'industrie, plus de 1 milliard de dollars US. La transformation du groupe en fonds sera également marquée par la création de plusieurs filiales. La première est Saham Management Company, société de gestion des participations du fonds. Celle-ci gère six fonds dédiés aux différentes activités du groupe. Il s'agit de Insurance Fund, Outsourcing Services Fund, Healthcare Fund, Real Estate Fund, Education Fund et Media Fund. Ces fonds ont pour mission de créer durablement de la valeur sur des secteurs à fort potentiel de croissance, d'innovation, d'emplois, dans lesquels le groupe a déjà développé de l'expertise. Le pôle Services Externalisés du Groupe est présent dans sept pays -Egypte, Maroc, Sénégal, Côte d'Ivoire, Togo, Qatar et Arabie Saoudite- avec plus de 14000 employés.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.