Quatorze médinas sur 32 sont couvertes par des plans d'aménagement et de réhabilitation homologués jusqu'à la date du 31 décembre dernier, soit un taux de couverture de 44%, alors que sept autres plans similaires sont en cours de réalisation, a indiqué, mardi à Rabat, le ministre de l'Aménagement du Territoire national, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la Ville, Abdelahad Fassi Fihri. Dans un exposé présenté lors d'une réunion de la commission de l'intérieur, des collectivités territoriales, de l'habitat et de la politique de la ville à la Chambre des représentants, consacrée aux «Programmes d'intervention du ministère dans les médinas: bilan et perspectives», Fassi Fihri a rappelé que la conservation et la réhabilitation des tissus anciens bénéficient d'un intérêt particulier dans le programme gouvernemental. Les tissus anciens des médinas représentent en effet un patrimoine culturel inestimable qui reflète la richesse de l'identité nationale. C'est pourquoi leur conservation et leur réhabilitation ont de tout temps constitué une des priorités du programme d'action de son département, a-t-il dit. 32 médinas existent au Maroc. Elles abritent 75 000 habitants, soit 2,2% de la population marocaine et 3,6% de la population urbaine. Elles comptent 250.000 constructions et 20.000 équipements publics. Selon le ministre, il a été également procédé dans le cadre des plans d'intervention dans les médinas, au niveau de l'encadrement technique et jusqu'à la date du 31 décembre 2018, à la réalisation de 12 chartes architecturales et paysagères, soit un taux de couverture de 38% par ce document. En matière de sensibilisation, il a été procédé à la création d'un musée d'architecture et à la réalisation de plusieurs publications dont l'ouvrage «Atlas des médinas» et de la série «le patrimoine et l'âme de l'espace» (12 numéros), des «cahiers de l'architecture et de l'urbanisation» (7 numéros) et de la série «entretiens au sujet de la médina» (8 numéros). Dans le cadre de la formation l'on a procédé à l'inscription de la problématique de la conservation et de la réhabilitation des médinas dans les cursus des formations fondamentales des écoles d'architecture (Rabat, Fès, Tétouan, Marrakech, Agadir) comme il a été procédé à la création du diplôme des études supérieures spécialisées en la matière à l'école nationale d'architecture à Rabat. Dans son exposé, le ministre a également fait état des perspectives d'avenir des programmes d'intervention de son département qui œuvre pour la création d'une agence nationale pour la rénovation urbaine et la réhabilitation des bâtiments menaçant ruine ainsi que pour l'élaboration d'une stratégie nationale pour la conservation et la réhabilitation des médinas. Pour la réussite de ses plans, le ministère estime aussi nécessaire de procéder à la révision des méthodes d'élaboration des plans d'aménagement et de réhabilitation et à l'intégration des dispositions des chartes architecturales et paysagères au niveau des normes des plans d'aménagement et de la réhabilitation. Il œuvre aussi pour la mise en œuvre du principe de la contractualisation avec les intervenants institutionnels dans l'opération du suivi et du financement de l'exécution des projets prévus. Cette réunion, tenue à la demande de la commission de l'intérieur, des collectivités locales, de l'habitat et de la politique de la ville à la chambre des représentants, s'est déroulée en présence notamment de Mme Fatna El-K'Hiel, secrétaire d'Etat chargée de l'habitat auprès du ministre de l'aménagement du territoire national, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville et de responsables du ministère. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la politique d'ouverture poursuivie par le ministère sur l'institution législative, politique qui a été mise en œuvre à travers une série de rencontres thématiques pour débattre de plusieurs questions concernant l'urbanisme et l'architecture.