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L'égalité homme-femme: un levier d'un modèle de développement équitable et durable
Publié dans Albayane le 26 - 12 - 2018


Forum de débat public du PPS
L'adoption à tous les niveaux de l'approche genre, la valorisation du travail domestique des femmes, la lutte contre les stéréotypes diminutifs, la promotion de l'égalité et de la parité dans l'accès aux centres de décision et aux postes de responsabilités et l'intégration de l'approche genres dans les programmes d'enseignement sont entre autres les principales recommandations du forum de débat organisé, lundi soir à Rabat, par le parti du progrès et du socialisme sous le thème : «l'égalité, levier d'un modèle de développement équitable et durable».
Mohammed Nabil Benabdallah: La parité et l'égalité homme-femme doivent avoir leur place dans le nouveau modèle de développement
Au cours de ce forum, dont la modération a été assurée par Charafat Afailal, membre du Bureau politique du PPS, le Secrétaire général du parti, Mohamed Nabil Benabdallah a souligné d'entrée que la parité et l'égalité homme-femme doivent avoir leur place dans le nouveau modèle de développement en cours d'élaboration. C'est pourquoi le parti consacre à la question cette rencontre qui s'inscrit dans la série des forums de débats publics thématiques, organisés par le parti dans le but d'enrichir sa contribution au projet du modèle de développement du pays.
Par ailleurs, le SG du PPS a fait savoir que la situation dans le pays suscite de l'inquiétude qui se ressent à tous les niveaux en raison notamment du repli de la situation politique dans le pays et de l'activité d'un certain nombre d'institutions. C'est ainsi que les mouvements de la gauche au Maroc et ailleurs peinent à sortir de leur léthargie pour jouer pleinement leur rôle dans la marche du progrès de la société, a-t-il ajouté.
C'est pourquoi, il est nécessaire de donner un souffle nouveau au discours de la gauche marocaine, cette école politique dont le rôle historique dans le développement du pays est connu de tous.
C'est dans ce sens que l'association Jossour a été invitée à ce forum pour présenter son point de vue sur l'égalité homme-femme, a-t-il dit, estimant que la gauche a son mot à dire à ce sujet, compte tenu de sa contribution historique dans la défense et le portage de ce projet social. A présent, il est temps pour la gauche de développer un nouveau discours, d'autant plus que le Maroc a enregistré plusieurs acquis. C'est ainsi qu'il avait adopté, il y a 15 ans déjà, un code de la famille, qu'il convient maintenant de revoir pour en évaluer les réalisations et identifier les obstacles.
Il est temps aussi de procéder à une analyse critique de la question de la représentation politique des femmes, car tout laisse à croire que l'on s'est arrêté au milieu de la route. C'est pourquoi, l'on ouvre à chaque fois que les élections approchent le débat sur cette représentation de la femme marocaine. Sur ce point, le Maroc est toujours classé derrière des pays moins avancés que lui au plan économique, a-t-il dit.
Le problème de la lutte contre la violence faite aux femmes est toujours d'actualité, car les faits enregistrés à ce niveau ne reflètent en rien l'esprit des derniers textes adoptés, a-t-il ajouté.
Et Benabdallah de s'interroger sur les retards qu'accuse la mise en place d'un certain nombre de dispositions de la Constitution de 2011 relatives notamment à la création de plusieurs conseils et à la mise en place de nouvelles entités de promotion des droits de l'homme, parmi lesquelles l'Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes discriminations.
Au sein de l'administration, les inégalités homme-femme sont toujours de mise et rien n'a été prévu pour redresser la situation, a-t-il ajouté, soulignant qu'il est impossible de vouloir mettre en place un nouveau modèle de développement équitable sans égalité femme-homme.
Pour ce qui le concerne, le Parti du progrès et du socialisme souligne constamment que l'homme doit au centre et au cœur du nouveau modèle de développement à mettre en place et que la femme a un rôle important à jouer dans le développement économique et social du pays. Sa participation est estimée actuellement à 25 %, soit la moitié de la moyenne mondiale. Ce qui fait perdre au pays quelque 10% de son PIB.
Il est également question de se pencher sur les facteurs non économiques pour mieux traiter la question en abordant notamment les aspects traditionnels et les aspects modernes dans la société, sans omettre de revenir sur le problème que soulève l'interprétation d'un certain nombre de textes religieux, comme l'a suggéré le Bureau politique dans un communiqué, à l'occasion du 40-ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Le sort de la femme est également tributaire de la mise en place de la bonne gouvernance et de l'avancée du processus démocratique pour jouir notamment de l'égalité des chances d'accéder aux services et aux postes de responsabilités et de bénéficier par exemple d'une fiscalité plus juste, a-t-il indiqué, recommandant à la gauche marocaine de se ressaisir de la question en adoptant un plaidoyer bien argumenté, convaincant et crédible. En attendant, le PPS œuvre inlassablement pour élaborer une contribution à la hauteur des défis devant être remise à temps à la commission ad hoc chargée de la collecte des contributions des forces nationales au nouveau modèle de développement du pays, a-t-il ajouté.
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Rebbah : Combler le retard dans la mise en œuvre de la Constitution
Traitant du thème «le projet du modèle de développement et l'institutionnalisation de l'approche genre dans les politiques publiques», Khadija REBBAH, coordinatrice du Mouvement pour la démocratie paritaire a salué l'initiative du PPS d'organiser un tel débat.
Après avoir passé en revue les grandes lignes de la situation économique internationale et les perspectives de développement des pays développés, émergents et en voie de développement, elle a fait savoir que la situation au Maroc est marquée notamment par le retard qu'accuse la mise en œuvre de l'ensemble des dispositions de la Constitution de 2011 et en particulier de son fameux article 19, qui institue le principe de l'égalité homme-femme.
Elle a rappelé aussi que le Maroc connait à présent la naissance de nouveaux mouvements sociaux qui revendiquent des droits sociaux légitimes d'un genre nouveau, qui s'ajoutent aux acquis réalisés à l'issue de trente années de luttes des défenseurs des droits de l'homme en général et des femmes en particulier.
Evoquant les obstacles qui entravent la mise en œuvre saine des dispositions de la Constitution, afférents aux droits de la femme, elle a indiqué que la loi relative à la lutte contre la violence envers les femmes, telle qu'elle a été adoptée, est en deçà des attentes des associations et des défenseurs des droits de la femme.
C'est le cas aussi des dispositions relatives à la démocratie participative. Sur ce plan, les collectivités locales n'ont bénéficié que de peu de prérogatives et d'attributions, a-t-elle estimé, notant que cette situation s'est traduite en fin de compte par une perte de la confiance des citoyens dans les institutions du pays. Cette crise ne touche pas uniquement les élites et les partis politiques, mais également les associations et organisations de la société civile, a affirmé la coordinatrice nationale du Mouvement pour la démocratie paritaire. Elle s'est traduite par la naissance de nouveaux mouvements sociaux non encadrés.
C'est pourquoi, le taux de croissance de l'économie nationale inquiète tout le monde. Dans son rapport, Bank Al Maghrib s'inquiète de la lenteur du rythme de croissance, en dépit de l'amélioration des exportations des phosphates et des transferts des MRE.
Elle a également fait état des défis sécuritaires que connait le pays en raison notamment de la recrudescence de l'extrémisme et du terrorisme comme le montre le dernier acte terroriste d'Imlil.
Elle a également fait état des difficultés que soulève la mise en œuvre de la décentralisation et de la déconcentration de l'administration, estimant que l'on a besoin de déterminer les référentiels pour définir les projets mis en place tel IKRAM. L'on a besoin aussi de la volonté politique requise pour adopter l'approche genre et les principes fondamentaux des droits de l'homme que le projet social à mettre en place doit viser à réaliser.
Ce projet social du modèle de développement doit en effet avoir pour objectif de créer de la richesse, de permettre à la femme de réaliser son autonomie (Tamkine), de se placer dans la durée et de viser à la réalisation de l'équité, a-t-elle noté.
Elle a recommandé aussi d'intégrer l'approche genre dans les politiques publiques, d'instaurer une justice fiscale, de lutter contre la pauvreté à travers le travail décent et productif, de lutter contre la violence faite aux femmes et de promouvoir la parité et l'égalité dans le domaine politique.
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Tahiri : «Our un modèle inclusif en fondé convergeant»
Compte tenu de ses performances en matière du développement humain, le Maroc est classé parmi les derniers pays dans le monde, a indiqué pour sa part, Rachida Tahiri, défenseure de longue date des droits de l'homme dont ceux de la femme. C'est ce que le modèle de développement en place à produit, ce modèle qui consacre à la femme peu d'intérêt dans l'œuvre de développement dans les politiques publiques (enseignement, santé, emploi,), a-t-elle expliqué. C'est un modèle qui exclut la femme et la marginalise dans la société, a-t-elle martelé.
Dans l'alternative qu'il propose, le PPS souligne que l'homme doit être au centre de toute oeuvre de développement équitable et durable, a-t-elle dit, ajoutant que les grands principes cachent quelquefois «inconsciemment » ou par inadvertance des situations discriminatoires, dues à des stéréotypes à la peau dure ou à des comportements anciens qui perdurent.
Elle s'est par ailleurs réjouie de constater que plusieurs acquis ont été arrachés en la matière, au terme de 40 ans de lutte en particulier au niveau de la Constitution de 2011 dont plusieurs dispositions tardent malheureusement à être mises en œuvre, en raison notamment de l'existence d'une série de résistances.
Evoquant le cas du fonds de Takaful familial, elle a rappelé que sa conception datait des années 2006 et 2010 et que sa mise en œuvre se heurte actuellement à plusieurs obstacles. Elle a fait savoir que l'on demande à la femme divorcée une série de papiers dont un certificat (bizarre) de condamnation à l'emprisonnement du conjoint l'ayant répudiée, estimant que c'est à travers ces obstacles que l'on renforce l'exclusion de la femme et la discrimination dont elle est victime.
En matière de santé de la femme, il est également nécessaire de ne pas se limiter à la santé de la femme enceinte. Le modèle de développement à mettre en place doit être inclusif et fondé sur la convergence entre tous les secteurs de la vie (santé, enseignement, emploi, etc…).
Il doit être performant sur le plan économique, équitable du point de vue social et acceptable au niveau écologique et environnemental et avoir pour objectif la réalisation de la dignité de la femme.
Elle a fait état de statistiques inquiétantes contenues dans un des derniers rapports du haut commissariat au plan, relatives à la santé de la femme, à son éducation à tous les niveaux, estimant que les solutions proposées dans ce cas par le même HCP ne tiennent pas compte de ses propres données statistiques. En agissant de la sorte, il propose des solutions qui ne contribueront jamais à la réduction du fossé entre l'homme et la femme, a-t-elle expliqué.
Elle s'est ensuite interrogée sur la véritable contribution invisible de la femme marocaine au PIB national, soulignant la nécessité de tenir compte de l'apport du travail domestique réel des femmes dans la comptabilité du PIB national pour en saisir l'importance.
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Ounnir : «Ne plus parler de fonds à dimension charitable»
D'entrée de jeu, Pr Abdellah Ounnir, professeur universitaire et expert en matière de la question du genre et des droits de l'homme, a appelé à n'utiliser au niveau des discours que les notions de l'approche genre, tout en rappelant que le droit reste le vecteur principal du changement de la société. Ne parler que de l'égalité, c'est la limiter au traitement d'une situation ne concernant que les hommes à l'exclusion des femmes, a-t-il dit, rappelant que cette conception est héritée au Maroc du droit français en particulier et latin en général.
Selon lui, l'approche genre doit être adoptée et inscrite dans la terminologie juridique du pays. D'après une telle conception de la question, tout est possible pour les deux sexes. Sans la réduire à l'égalité.
La notion a été introduite au Maroc dans les années 80, grâce à l'activisme de la société civile, a-t-il rappelé, tout en s'interrogeant pour savoir s'il s'agit d'un principe absolu ou à géométrie variable.
La question n'interpelle pas les juristes. Mais ce sont surtout les finances publiques qui en parlent en traitant notamment des stratégies de l'égalité et de la parité, a-t-il fait savoir.
Au Maroc, il est temps de l'adopter à grande échelle pour ne plus parler de fonds à dimension charitable comme Ikram ou Tamkine, qui consacrent les stéréotypes diminutifs de la femme, a-t-il dit.
Mis à part les constantes de la nation (intégrité territoriale, monarchie, démocratie et religion), rien n'empêche les partis politiques et les organisations de la société civile de parler de l'approche genre et de l'inscrire dans leurs programmes politiques et électoraux, a-t-il estimé, soulignant que le PPS est le parti politique le plus habilité à adopter et plaider pour une approche genre, sans la noyer dans un sens plus large englobant les femmes, les handicapés et les enfants.
En parlant de l'égalité des femmes et de la démocratie en général, une des militantes des droits de la femme en France a souligné que les hommes font la loi et la démocratie et les femmes ont toujours servi d'appoint.
Adopté il a y a une quinzaine d'années, le code de la famille au Maroc doit être déjà révisé, étant donné qu'il contient des dispositions anticonstitutionnelles, selon l'expert, qui a noté que l'approche genre doit être adoptée et intégrée dans tous les programmes de développement et en particulier dans le nouveau modèle de développement à mettre en place.


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