Chaque fois que la pluie fait irruption, le fléau fait rage. Heureusement (en fait, malheureusement pour la vie !), elle se fait rare, dans une zone connue pour son aridité. Le Souss, l'une des régions les plus menacées par les précipitations diluviennes, dénonce la précarité des infrastructures. Tout le long des cours d'eau, aux nombreux affluents en amont des versants de montagnes environnantes, les détritus de toutes dimensions sont charriés à brides abattues pour aller échouer sur la plage d'Agadir. Pour endiguer cette réelle menace qui resurgit à chaque saison hivernale, on a édifié des barrages collinaires dans les environs de la cité. La corniche d'Agadir sur laquelle on avait édifié, il y a quelques années, une somptueuse promenade sur cinq kilomètres de long, est également affectée par les averses. En moins d'une semaine, elle a été cruellement malmenée par les déchets convergeant de toutes parts, alors que les détritus et les projectiles de toutes sortes envahissaient la jetée de fond en comble. Plus de six petits oueds, notamment le Souss, Lghzoua, Lahouar, Tildi, Tanaout...qui proviennent des piémonts au sud-est d'Agadir, de Taroudant, d'Oulad Teima, d'Inezgane, de Temsia, d'Ait Melloul, viennent jeter leurs diverses contenances dans l'une des plus belles baies du monde. Face à ce désolant spectacle, les citoyens et les visiteurs, aussi bien nationaux qu'étrangers adeptes de la douceur de l'hiver dans la capitale du Souss, n'ont que les yeux pour pleurer cette déchéance déconcertante. A cela s'ajoute une autre démission irritante, longtemps imposée à une métropole résolument tournée vers un tourisme potentiel. Effectivement, on ne cessera jamais de déplorer le déversement direct dans le sable doré et la plage limpide d'Agadir, des eaux usées non traitées desquelles dégagent des odeurs nauséabondes au grand dam des baigneurs présents à longueur d'année. Une situation des plus critiques qui sévit encore sans qu'on ne réagisse pour épargner à la première station balnéaire du pays cet énorme déficit. Il est vraiment condamnable de continuer à avilir l'une des destinations phares du Maroc, alors que les projets structurants ne cessent de mettre à niveau cette ville émergente. Il s'agirait, en fait, d'intervenir une fois pour toute, afin de collecter des millions de m3, fort utiles à des fins agricoles, et d'éviter de tels gâchis hydriques et pollutions marines. De même, il s'avère urgent et vital de mettre en place des stations de traitement et d'assainissement des eaux usées en vue de faciliter leur évacuation dans le large. Il y va de l'intérêt des citoyens résidents et des touristes qui prennent d'assaut cette belle ville qu'est Agadir.