«New-York» affiché à l'entrée du Palais Congrès de Skhirat, des navettes se succédant pour déposer des «délégués», des membres du corps diplomatique et du gouvernement marocain accueillis par Mohamed Hassan Mikou, secrétaire général des Nations unies de la circonstance et le président de l'Assemblée générale des Nations Unies... Jeudi dernier, le Palais des Congrès de Skhirat a incarné l'esprit des Nations-Unies à New-York, à l'occasion de la 8e édition du Maroc Model United Nations (MaMUN) qui se tiendra jusqu'au 21 janvier. L'évènement est organisé chaque année par l'Ecole américaine de Rabat avec pour vocation de reproduire les séances de simulation de débats des Nations Unies et contribuer à former les élites de demain. La 8e édition de MaMUN organisée par l'Ecole américaine de Rabat et ses étudiants s'est ouverte jeudi dernier à Skhirat. Charisme, aisance dans la prise de paroles en public, maitrise de plusieurs langues, sérénité, courage... les lycéens et étudiants marocains incarnent avec beaucoup de dextérité les valeurs de leadership. N'eût été le contexte, l'on aurait bien cru être à l'une de ces Assemblées générales organisées au siège des Nations-Unies. Et pour cause, plusieurs de ces lycéens, élèves et étudiants transformés pour l'occasion en délégués de différents pays, secrétaire général des Nations-Unies, président de l'Assemblée générale des Nations-Unies... ont été initiés depuis des années aux arcanes de l'ONU dans le cadre du programme anglophone Maroc Model United Nation (UN). Cette année, l'évènement réunit pendant 4 jours, 300 étudiants et professeurs venus de 17 établissements du Maroc (privé, public, mission...), de 29 nationalités autour du thème du «changement climatique». L'objectif visé étant non seulement de se familiariser avec les pratiques des Nations Unies, les joutes diplomatiques, mais aussi de se doter de compétences de leadership : prendre des risques, se faire des amis, développer les capacités communicationnelles. «C'est toujours un privilège d'être à un Model UN et de voir des jeunes dynamiques, intéressés et engagés à apprendre et à promouvoir les idéaux et les principes des Nations Unies», a déclaré à l'occasion Philippe Poinsot, coordonnateur des Nations Unies au Maroc. Selon le responsable onusien, l'exercice et la pratique du modèle onusien sont une opportunité pour favoriser le développement personnel des jeunes. C'est également un espace unique pour améliorer ses connaissances et développer les capacités de réflexion, de discussion et de négociation. «Je suis confiant que vous vous souviendrez à jamais de cette conférence avec beaucoup d'appréciation dans le futur», a-t-il déclaré dans son allocution à l'occasion. Même son de cloche chez Stéphanie Miley, chargée d'affaires à l'ambassade des Etats-Unis au Maroc. Selon la responsable diplomatique, MaMUN est un espace pour développer les capacités de débattre, de négocier, dont les lycéens et étudiants marocains auront besoin pour aider le monde en tant que futurs leaders et parvenir à des solutions mutuellement acceptables. «Les capacités que vous développez au MaMUN vous permettront d'être des acteurs dans le monde, de rassembler à la fois ceux qui sont opposés et en faveur, sur des thèmes comme le changement climatique, de manière à développer une vision claire pour le futur, qui préserve la paix et la sécurité du monde entier. Ces capacités vous permettront de réussir dans le futur et aborder n'importe quel défi auquel vous serez confrontés», a-t-elle déclaré. Mustapha khalfi, ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et la société civile et porte parole du gouvernement, s'est félicité pour sa part de l'organisation de cet évènement unique en son genre au Maroc. «MaMUN est une plateforme qui signale que la jeunesse marocaine joue un rôle de leadership dans les questions environnementales», a-t-il déclaré. Cette année, MaMUN a été placé sous le thème du «changement climatique», une problématique urgente, nécessitant une réponse globale. «Le changement climatique est un problème global qui nécessite une réponse globale», a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies de la circonstance dès l'ouverture de l'évènement, appelant les délégués venus de plusieurs établissements du royaume à débattre sur les mesures impératives à prendre pour inclure la donne environnementale et climatique dans les politiques nationales et favoriser la consolidation des résolutions de l'Accord de Paris. Pendant les 4 jours, à Technopolis, 11 comités débattront respectivement de deux thèmes chacun portant entre autres sur «les mesures pour stopper la déforestation et la désertification dans l'Amazonie», «la coordination entre croissance économique et développement industriel durable», «la stabilisation de la situation des droits de l'Homme en République centrafricaine», «les mesures pour créer et soutenir la sécurité alimentaire au Soudan du Sud»... Au cours de l'Assemblée générale qui se tiendra le 21 janvier, les meilleures résolutions seront retenues et pourront servir à faire progresser le débat sur la question du changement climatique. «Au cours de cette AG, nous allons choisir les résolutions que nous trouvons les plus urgentes à passer et nous verrons ce que la majorité des étudiants pensent. Ces résolutions, si elles sont de bonne qualité, on l'espère, seront transmises aux Nations unies. Mais il y'a plusieurs étapes à suivre pour y parvenir. Cette année, nous avons changé le protocole pour suivre les guides des Nations unies», a déclaré à Al Bayane Mohamed Mikou.